Alors que de nombreux économistes et professionnels du marché immobilier prédisaient une remontée des taux de prêts cette année, le mouvement baissier se poursuit depuis l’été 2017. L’Observatoire Crédit Logement/CSA parle ainsi d’un repli mensuel de l’ordre de 0,01 %. Actuellement, la moyenne se situe à 1,43 %, soit 0,10 % au-dessus des seuils historiques de décembre 2016. Des décotes sur des taux des crédits immobiliers déjà très bas L’évolution des taux de crédits immobiliers en a surpris plus d’un. En effet, ils sont à nouveau proches de leur niveau plancher, puisqu’il est actuellement possible d’emprunter à 1,60 % sur 25 ans ou 1,30 % sur 20 ans, et même à 1,10 % en moyenne sur 15 ans. En souscrivant un prêt le plus long possible, les acquéreurs n’ont pas à mobiliser leur épargne et leur capacité d’endettement est préservée. Et encore, il s’agit des barèmes officiels, mais les banques n’hésitent pas à appliquer des décotes supplémentaires sur les taux standards. Si son profil est l’un de ceux privilégiés par un établissement particulier, un client peut espérer une remise pouvant atteindre 40 centimes à 50 centimes. Important Sur 20 ans, il devient alors possible de décrocher un taux inférieur à 1 %. Les CSP+, et plus largement, les acheteurs aux revenus élevés sont évidemment les premiers bénéficiaires de la politique commerciale favorable des banques. Mais tout n’est pas perdu pour autant pour les autres, même les porteurs de projets atypiques. Désormais, les financements à 110 % ne font plus figure d’exceptions, ce qui ouvre les portes du marché aux emprunteurs sans apport. Des conditions très attractives oui, mais gare aux concessions Important Cette « générosité » des prêteurs s’explique par la nécessité pour les prêteurs de rattraper leur retard sur leurs objectifs de production. Car au cours du premier semestre 2018, la demande a considérablement ralenti à cause de la réforme des aides à l’accession entrée en vigueur au 1er janvier, la flambée des prix des biens, mais également la diminution des dossiers de renégociations de prêt. Mais en contrepartie de ces conditions attractives, les futurs propriétaires doivent parfois faire des concessions, notamment l’obligation de domicilier leur salaire auprès de l’organisme prêteur. Or, une durée minimum est imposée, sinon le rabais accordé sur le taux peut être annulé. Les banques sont également nombreuses à exiger la souscription de son contrat groupe d’assurance emprunteur, qui peut pourtant s’avérer plus onéreux qu’une couverture individuelle sur mesure. Il reste qu’avec la récente loi Bourquin, tout détenteur d’un prêt en cours de remboursement peut changer d’assurance de prêt immobilier à chaque date anniversaire du contrat et réaliser des économies substantielles. Une comparaison minutieuse des différents scénarios possibles s’impose par conséquent avant tout engagement. Dans de nombreux cas, le taux est suffisamment compétitif, même sans décote, pour justifier de conserver une certaine liberté vis-à-vis de la banque prêteuse.