Après la loi Lagarde de 2010 et la loi Hamon de 2014, l’amendement Bourquin est entré en vigueur en début d’année pour libéraliser le marché de l’assurance emprunteur. Désormais, les 15 millions de Français ayant un crédit immobilier en cours de remboursement peuvent changer d’assurance chaque année à la date anniversaire du contrat pour faire baisser le montant de leur dette. Jusqu’à 75 % d’économies sur la prime selon les profils En recourant à la délégation d’assurance de prêt immobilier, c’est-à-dire en délaissant le contrat groupe de la banque au profit de l’offre d’une compagnie indépendante, les emprunteurs non-fumeurs âgés de 30 à 35 ans au moment de la souscription de l’emprunt peuvent espérer entre 25 et 75 % d’économies sur le coût de la couverture. Le gain diminue à 13 % pour ceux qui ont signé leur contrat à 40 ou 50 ans. Le tabagisme en revanche limite la réduction potentielle à 10 % au maximum, sauf pour ceux qui ont contracté leur crédit à 30 ans ou avant. Pour certains profils, le passage à la concurrence serait même synonyme de perte d’argent : c’est notamment le cas des quinquagénaires qui ont fini de payer les trois quarts de leur dû. Une étude minutieuse s’avère par conséquent indispensable avant d’initier toute démarche, car l’offre est large et hétérogène. Là où les filiales assurance des banques mutualisent les risques, les assureurs spécialisés adaptent les garanties et les tarifs à chaque profil. De plus, l’ouverture du marché intensifie la concurrence et pousse ses acteurs à rogner sur leurs marges. Même les banques, peu désireuses de se faire prendre des parts d’un produit très rémunérateur, lancent des formules individuelles à un meilleur prix. Les courtiers en assurance, partenaires des emprunteurs Le taux de l’assurance de prêt immobilier étant fixe jusqu’à l’expiration du contrat, l’emprunteur n’a aucune majoration à redouter. En revanche, si les formalités administratives ne lui font pas peur, il peut régulièrement tenter sa chance auprès des assureurs « alternatifs ». En particulier si sa situation évolue favorablement (arrêt du tabac par exemple, qui divise la prime par deux), il peut alléger sa cotisation par une renégociation ou un remplacement de sa protection actuelle. Les comparateurs gratuits en ligne facilitent le tri des propositions disponibles. Sinon, s’adresser à un courtier permet de bénéficier de conditions attractives, mais l’équivalence des garanties reste obligatoire, comme le veut la loi. Ces professionnels peuvent s’occuper de l’intégralité de la procédure, y compris la résiliation du contrat initial, en respectant un préavis de deux mois avant la date d’échéance. Le remplissage d’un nouveau questionnaire de santé est également incontournable, complété éventuellement par des examens médicaux. Attention aux fausses déclarations pour tenter de payer moins cher, car si l’assureur s’en aperçoit, il peut refuser la prise en charge d’un sinistre, même si celui-ci n’est pas directement lié à l’information omise ou erronée.