Chaque année, en France, entre 5 000 et 6 000 logements sont vendus en viager. Souffrant d’une mauvaise image, ce type d’opération, qui consiste à céder son bien à un tiers, qui en contrepartie, verse une rente versée au vendeur jusqu’à son décès, reste marginal. Pourtant, certains acteurs immobiliers y voient une solution aux enjeux du vieillissement de la population et tentent de relancer le marché. Multiples freins à la généralisation du viager Alors que le volume annuel de transactions immobilières dans l’Hexagone approche du million, seulement 5 000 et 6 000 ventes en viager sont recensées. Bien qu’en progression depuis 5 ans, ce chiffre reste négligeable. Les réticences des acheteurs s’expliquent par deux faits cités par la plupart des acteurs interrogés par l’AFP. Le premier est le cas de Jeanne Calment, la doyenne de l’humanité, qui a survécu à son acheteur, lequel n’a donc pas pu jouir de son bien. L’autre est un vieux film des années 70 intitulé « Le Viager », et qui relate les tentatives d’une famille pour se débarrasser de leur vendeur. Il faut également compter avec les héritiers mécontents susceptibles de contester le contrat, mais surtout, le problème psychologique que pose le fait de devoir parier sur le décès d’une personne pour pouvoir jouir de son logement. La vente à réméré, une alternative au viager Important Pourtant, cette opération permet aux seniors de conserver leur maison ou leur appartement tout en percevant une rente qui complète leur pension jusqu’à la fin de leur vie. Quant aux acheteurs, ils bénéficient généralement d’un prix inférieur à celui du marché et ne sont pas redevables des dépenses d’entretien et de la taxe foncière. De plus, le système de rentes leur évite de souscrire un prêt bancaire. Des acteurs s’efforcent de développer la formule, mais ils sont unanimes sur un point : le marché restera concentré sur les grandes zones urbaines, et principalement pour des appartements. Important En alternative au viager, des entreprises proposent aux ménages en proie à de grosses difficultés financières la vente à réméré de leur habitation, avec possibilité de la racheter à tout moment pendant 10 ans. Pendant cette période, le recours au rachat de crédits peut leur permettre d’assainir leur situation et de reprendre le bien. À défaut, celui-ci revient automatiquement à l’acheteur. Cette opération consiste à regrouper plusieurs prêts en un seul à la durée de remboursement allongée afin de diminuer les mensualités.