D’après l’Insee, les ménages ont perdu 0,6 % de pouvoir d’achat au premier trimestre 2018 après une hausse très modérée (+0,1 %) en fin 2017. Ce repli est dû principalement à la hausse des taxes et impôts prévue par le budget 2018. Deux facteurs expliquent ce phénomène : la hausse de la CSG et l’inflation. Une fiscalité plus lourde avec la hausse généralisée de la CSG L’augmentation de la contribution sociale généralisée (CSG) a tiré les impôts sur le revenu et le patrimoine. Après une valorisation de 1,2 %, l’IR a encore pris +9,4 %, atteignant un niveau tel, que le recul de 7,4 % (après 0,6 % au dernier trimestre 2017) des cotisations sociales à la charge des ménages n'a pas suffi à le compenser. L’Insee souligne néanmoins une différence entre les salariés, les fonctionnaires et les retraités. Les premiers ont été les grands gagnants, puisque la suppression de cotisations sociales a largement couvert le relèvement de 1,7 point de la CSG. Pour les employés de la fonction publique, un allègement des charges a permis d’arriver à un équilibre parfait. En revanche, aucune contrepartie n’a été mise en place pour les retraités, dont la pension subit de plein fouet l’alourdissement de la fiscalité. C’est cette perte sèche qui se reflète dans les statistiques de l’Insee. Hausse de l’inflation, recul du taux d’épargne des ménages L’inflation, tirée par la croissance de la taxe carbone, a également affecté le pouvoir d’achat des Français. Malgré une conjoncture défavorable, la consommation des ménages a progressé de 0,1 %. Néanmoins, en mobilisant leurs économies, ces derniers sont parvenus à préserver partiellement leur pouvoir d’achat. Il en résulte un repli du taux d’épargne, qui est passé de 14,2 % au quatrième trimestre 2017 à 13,6 % sur les trois premiers mois de 2018. Pour le reste de l’année, la situation devrait toutefois s’améliorer, notamment au cours des derniers mois. En effet, dans le cadre du dégrèvement progressif de la taxe d’habitation, son montant diminuera d’un tiers. À cela s’ajoute une réduction des cotisations salariales. Les difficultés financières poussent les détenteurs de prêts de toute nature (immobilier, à la consommation…) à se lancer dans un rachat de crédits. Qu’elle concerne une seule dette ou plusieurs, cette opération est un moyen de faire baisser immédiatement les mensualités de remboursement, permettant aux emprunteurs de souffler un peu. Mais comme elle impose l’allongement de la durée de prêt, le coût total de ce dernier se trouve majoré.