La dernière note de conjoncture de l’Insee annonce une augmentation potentielle de 4,5 milliards d’euros des prélèvements obligatoires sur les Français en 2018, dus à une taxation plus élevée des carburants et tabacs. Le résultat serait une croissance moindre du pouvoir d’achat des ménages, affirmation que Bercy s’est empressé de corriger. Opposition entre l’Insee et Bercy Selon l’Insee, sur l’année 2018, sous l’effet des réformes fiscales, les prélèvements obligatoires des ménages seraient grimperaient d’environ 4,5 milliards d’euros, conduisant à une diminution de 0,3 point de la progression de leur pouvoir d’achat. Ainsi, l’acquis de croissance attendu à la fin du premier semestre 2018 ne serait que de 0,6 %, contre +1,6 % en moyenne l’année dernière. En effet, les mesures grevant le pouvoir d’achat des Français (hausse de la CSG et la fiscalité indirecte) seront adoptées pendant la première moitié de l’année. Les changements positifs en revanche ne seront mis en œuvre qu’en fin d’année. La taxe d’habitation, qui devrait disparaître progressivement pour 80 % des ménages, connaîtra une première baisse de 30 % cette année. Des réductions sur les cotisations salariales pour les actifs sont également prévues. Bercy a immédiatement tenu à apporter sa version. Il insiste ainsi sur la nécessité de considérer l’évolution sur l’ensemble de l’année. Le ministère annonce par ailleurs un gain moyen de 864 euros d’ici la fin du quinquennat pour plus de 60 % des ménages. Rectificatif de l’Insee Au vu des réactions de Bercy, l’Institut s’est fendu d’un communiqué de presse pour lever l’« ambiguïté ». Il évoque une mauvaise utilisation de son modèle statistique et admet que le montant de 4,5 milliards d’euros avancé ne prenait pas en compte les « mesures de suppressions ou de baisses de cotisations sociales pour les salariés du privé ou indépendants, ni la compensation de la hausse de CSG pour les agents publics, ni l’évolution des prélèvements obligatoires sur l’année, ni l’évolution de la consommation ». Il confirme néanmoins que les mesures en prélèvements obligatoires modifieraient le pouvoir d’achat des contribuables de manière contrastée entre les deux semestres de 2018. Lancement d’un simulateur de pouvoir d’achat C’est dans ce contexte de polémique qu’en fin 2017, le ministère de l’Action et des comptes publics a mis en ligne son simulateur du pouvoir d’achat. Selon un communiqué du ministère, ce nouvel outil doit permettre à chacun de savoir s’il « bénéficiera des baisses de la taxe d’habitation et des cotisations sociales », deux mesures censées entrer en vigueur dès 2018. Plus largement, tous les Français pourront évaluer rapidement l’effet des changements de règles fiscales sur leur pouvoir d’achat durant le quinquennat Macron. Cette simulation est basée sur le dernier montant de sa TH, de son RFR ainsi que de la composition de son foyer fiscal. Pour les ménages affectés par une baisse et en proie à des difficultés financières, le rachat de crédit reste un moyen efficace d’équilibrer le budget mensuel. Le regroupement de dettes de différente nature en un nouveau prêt à la durée allongée et au taux plus avantageux entraîne un allègement des mensualités.