Pendant quelques années, la chute des taux d’intérêt a permis une amélioration du pouvoir d’achat immobilier des Français. Mais avec le ralentissement du mouvement baissier, les conditions de crédit, bien que toujours attractives, ne suffisent plus à contrer l’effet de la flambée des prix de l’immobilier. Baisse du pouvoir d’achat immobilier depuis début 2017 Selon une récente étude, le pouvoir d’achat immobilier des ménages a baissé de 1 à 10 % dans 10 des 11 plus grandes villes hexagonales au cours du dernier semestre (Montpellier fait exception). D’importantes disparités apparaissent néanmoins à la lecture du montant des mensualités qui attendent les candidats à l’accession à la propriété. En effet, pour s’offrir un appartement de 60 m2 à Paris, il faudra rembourser 2 503 euros par mois, soit plus de trois fois plus qu’à Marseille (703 euros) ou Nantes (788 euros). Le changement est notable ; entre janvier 2014 et janvier 2017, les propriétaires avaient observé une diminution des mensualités comprises entre 0,5 % à 10,5 % selon les villes. Mais depuis le début de l’année dernière, les chiffres sont repartis à la hausse, preuve que l’envolée des prix n’est plus atténuée par les niveaux toujours très faibles des taux. Important Pour 2018, le scénario d’une remontée des taux immobiliers semble se dessiner, avec un nouveau repli du pouvoir d’achat immobilier des Français à la clé. D’une part, les OAT 10 ans, qui servent de base à la fixation des taux de prêt, ont déjà augmenté de 0,17 % depuis janvier. D’autre part, les États-Unis et certains pays européens ont relevé leur taux. Perspectives d’évolution du pouvoir d’achat des ménages en 2018 Le 1er trimestre devrait voir une baisse de 0,5 % du revenu disponible brut (RDB) des ménages du fait de la hausse des taxes écologiques et sur le tabac, ainsi que de la CSG alors que la réduction des cotisations sociales des salariés n’entre pas encore en vigueur. Au cours des deux trimestres suivants, le pouvoir d’achat devrait s’améliorer grâce à la réforme de l’ISF et le crédit d’impôt emploi à domicile, et ce, malgré le poids de la fiscalité indirecte. Il faudra attendre le 4e trimestre pour observer une croissance du pouvoir d’achat à hauteur de 1,2 point du RDB, résultat de la deuxième tranche de baisse de cotisations salariales, du dégrèvement de la taxe d’habitation et des augmentations de la prime d’activité et de l’allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa). Globalement, les mesures budgétaires du nouveau gouvernement n’influeraient que dans la limite de 0,02 point de RDB (0,2 milliard d’euros) sur le pouvoir d’achat. En 2019, la hausse passera à un demi-point de RDB (6 milliards d’euros). En attendant cette amélioration, les ménages qui accumulent les dettes et désireux de gagner un peu de pouvoir d’achat peuvent recourir au regroupement de crédit. Un nouveau prêt consolidé à la durée de remboursement allongée permet en effet d’alléger leurs mensualités, avec un effet positif immédiat sur leur trésorerie.