La réserve de 4,9 milliards d’euros destinée à affronter la crise sanitaire en 2022 peut être largement dépassée. Le comité d’alerte sur les dépenses d’assurance maladie a lancé cette alarme dans son avis du 15 avril dernier. Dans ce document, il attire aussi l’attention sur le dérapage des débours liés aux congés maladie, aux médicaments anti-coronavirus, etc. Depuis 2017, les arrêts de travail se sont considérablement multipliés, même si leur augmentation s’est un peu affaiblie en 2021. L’an passé, les allocations journalières hors SARS-CoV-2 ont évolué de +5,7 % comparativement à 2020. Une année pendant laquelle une variation de +6,1 % a été observée. Ces arrêts ont principalement duré 90 jours au moins. En conséquence, notamment de ce phénomène, 2022 pourrait se caractériser par un nouveau dérapage budgétaire dans le domaine de la santé. Il s’agirait alors de la troisième année consécutive durant laquelle un incident se produit. À préciser qu’ une résurgence de l’épidémie de coronavirus à l’automne prochain demeure possible malgré le ralentissement de la vague actuelle. Plusieurs menaces pèsent sur l’équilibre financier de l’Assurance maladie Une reconduction des mécanismes de lutte contre le SARS-CoV-2 est donc envisageable. Pour l’Assurance maladie, une éventuelle prolongation ne ferait qu’entraîner un alourdissement de l’addition d’ici décembre prochain. En 2021 et 2020, celle-ci s’est établie respectivement à 18 milliards d’euros et 18,3 milliards d’euros. Toutefois, outre la facture de l’épidémie et les arrêts maladie, d’autres facteurs menacent également l’équilibre financier de cet organisme. Parmi eux se trouve la mise en place du « reste à charge zéro». Ce dispositif a engendré un impact au niveau d’un comparateur mutuelle santé. En effet, l’État a déployé une offre d’aides auditives et de prothèses dentaires entièrement remboursées par la Sécurité sociale. L’année dernière, cette mesure a coûté 300 millions d’euros à l’Assurance maladie. Par ailleurs, les dépenses d’équipements médicaux et de médicaments hors SARS-CoV-2 ont été estimées à 42,2 milliards d’euros en 2021. Elles ont donc gonflé de 8,8 %. L’enclenchement de la clause de sauvegarde s’est ainsi révélé inévitable. Celle-ci permet de plafonner les montants restitués aux laboratoires d’analyses à une somme définie. Avec les remises négociées en outre, l’accroissement a été porté à une vitesse plus élevée, à 5,7 %. Les dépenses de santé hors coronavirus s’alourdissent nettement Le comité d'alerte sur le respect de l'Ondam (Objectif national de dépenses d'assurance maladie) s’est exprimé globalement à ce sujet. Suivre minutieusement les postes de dépenses dérapant en l’absence de relation directe avec le SARS-CoV-2 s’avère nécessaire, a-t-il souligné. L’institution prévient que comparativement à l’époque avant l’apparition de cette maladie : La dynamique de ces dépenses n'a pas été infléchie en 2021. […] En parallèle, elle pense qu’en 2022, l’enveloppe de 4,9 milliards d’euros pour répondre à l’épidémie décidée en décembre 2021 : Risque d'être significativement dépassée. Entre janvier et mars derniers, la facture pour les tests de dépistage a été évaluée à 2,1 milliards d’euros. Pourtant, la somme provisionnée pour 12 mois se situe à 1,6 milliard d’euros. À cette note s’ajoute celle sur les allocations journalières relatives au SARS-CoV-2 imprévue, de 600 millions d’euros. De surcroît, l’Assurance maladie a récemment payé 1,2 milliard d’euros afin de régler : […] Des commandes de vaccins et de médicaments anti-Covid passées fin 2021. Des achats dont la réalisation avait cependant été non programmée.