Dans le Plat Pays, les médecins se servent d’un nouveau traitement dit par anti-CGRP pour soigner les migraines chroniques. Développé avec des anticorps monoclonaux, celui-ci coûte 500 euros par injection. Un montant jugé trop cher pour les foyers modestes. La sécurité sociale belge prend bien en charge les soins. Cependant, la couverture ne s’applique pas sur toute l’année. En Belgique, la Sécurité sociale rembourse depuis le 1er juin dernier un nouveau traitement contre la migraine. Seulement, les malades ne peuvent prétendre à cette prise en charge que pendant 9 mois par an. Pour un groupe de patients au sein de la Ligue belge contre les céphalées, cette durée semble insuffisante. Porté par Claire Vanderick, une migraineuse chronique, le collectif réclame ainsi l’élargissement de la couverture à l’ensemble de l’année. Ses douleurs ne prennent pas de congé, plaisantait la responsable. Et d’expliquer qu’elle est obligée soit de suivre des traitements inefficaces, soit de régler elle-même la note liée aux injections. Un traitement très cher pour les ménages à revenus modestes Se référant à cette dernière option, Claire Vanderick se plaint que celle-ci : […] Implique un coût de 1 500 euros le temps de la fenêtre thérapeutique. Claire Vanderick Dans les détails, une inoculation, qui est réalisée chaque mois, est facturée à 500 euros. L’animatrice au sein de la Ligue belge contre les céphalées avance qu’un foyer modeste ne peut supporter un tel coût. Pour pallier cette difficulté, la solution pourrait résider dans la souscription d’une assurance complémentaire. À cet effet, La comparaison de plusieurs devis mutuelle avant une signature de contrat peut se montrer utile. Cependant, le dirigeant de l’Unité de Recherches sur les Céphalées au CHR liégeois de La Citadelle souligne : Le remboursement restrictif se justifie pour des raisons médicales. Claire Vanderick Après plusieurs mois, de nombreux malades se stabilisent, poursuit Jean Schoenen. Ainsi, ils peuvent se passer des injections. En revanche, le neurologue admet néanmoins que pour les patients qui souffrent toujours, une réelle problématique se dégage. Parmi eux, une quadragénaire témoigne avoir connu un retour de ses migraines au cours de cet été. Les symptômes sont redevenus tout aussi aigus qu’avant, précise-t-elle. Un médicament exclusivement dédié aux patients chroniques Le nouveau traitement qui pose problème est produit à partir d’anticorps monoclonaux. À base de cellules souches, ces derniers s’attaquent à une cible bien déterminée. De cette manière, ils diminuent substantiellement les conséquences inattendues généralement en lien avec les médicaments classiques. D’après Jean Schoenen : Ces anticorps monoclonaux bloquent le CGRP (peptide relié au gène de la calcitonine), impliqué dans la transmission de la douleur et de la cascade inflammatoire qui en résulte. Le traitement par anti-CGRP est réservé aux migraineux chroniques sévères pour lesquels les médicaments classiques ont échoué. Jean Schoenen Outre-Quiévrain près de 1,5 million d’individus sont sujets à des migraines chroniques ou occasionnelles. Très invalidante et indiscernable à la vue, cette pathologie touche deux fois moins d’hommes que de femmes. Et ni les professionnels de santé ni les proches des patients ne la comprennent toujours pas.