Un lien existerait entre le cancer de la thyroïde et l’exposition excessive à la lumière artificielle à l’extérieur la nuit. C’est ce que révèle une étude réalisée par des chercheurs américains. Cela pourrait s’expliquer par l’effet que l’éclairage a sur les fonctions de l’organisme. D’autres études ont déjà souligné son rôle dans l’apparition de troubles tels que l’insomnie. Ces chercheurs, issus de la Houston School of Public Health au Texas, sont partis d’études déjà réalisées. D’après elles, les personnes exposées à un niveau élevé de lumière artificielle la nuit sont plus susceptibles de développer le cancer du sein. Or, ce dernier a une base hormonodépendante identique à celle du cancer de la thyroïde. L’équipe du Centre des sciences de la santé de cette université américaine a ainsi voulu vérifier les faits. Après analyse, ils ont constaté un risque élevé d’apparition du cancer de la thyroïde chez les personnes les plus explosées. Une maladie dont le traitement peut être pris en charge par une mutuelle santé. Un effet perturbateur sur l’organisme Pour l’heure, les chercheurs n’expliquent pas comment l’éclairage nocturne peut devenir un facteur de risque pour type de cancer. Ils avancent néanmoins deux hypothèses. La première statue sur les effets de l’éclairage nocturne sur l’horloge biologique. Il perturberait le fonctionnement des rythmes circadiens. Ce dérèglement est déjà connu comme étant à l’origine de différentes formes de cancer. La seconde hypothèse concerne son impact sur la production d’hormones. Exposé à ce type de lumière, l’organisme arrêterait de secréter de la mélatonine. Or, cette dernière intervient comme régulateur d’activité pour les autres hormones. Principalement pour les œstrogènes qui pourraient ralentir le développement des tumeurs. ImportantCe dernier constat est partagé par l’Ademe. L’agence a déjà mis l’accent sur les effets néfastes de la lumière artificielle sur différentes fonctions naturelles de l’organisme. Elle pourrait ainsi provoquer plusieurs troubles, dont l’insomnie. Ces symptômes seraient également liés à l’arrêt de la production de mélatonine. Elle favoriserait aussi la prise de poids, la dépression et d’autres dysfonctionnements, selon d’autres études récentes. Les chercheurs soulignent qu’une observation supplémentaire serait nécessaire pour comprendre le lien entre l’éclairage artificiel nocturne et l’apparition du cancer de la thyroïde. Les femmes sont les plus touchées Pour arriver à leur conclusion, les scientifiques ont suivi un groupe d’adultes pendant en moyenne 12,8 ans. L’étude portait sur 464 371 personnes. Elles avaient entre 50 et 71 ans au moment où elles étaient recrutées en 1995 et 1996. Les chercheurs se sont d’abord penchés sur des données d’imagerie par satellite. L’objectif étant d’évaluer le niveau d’éclairage nocturne auquel elles sont exposées. Ils ont ensuite relevé les cas de cancer de la thyroïde identifiés jusqu’en 2011. Pour cela, ils se sont référés au registre national du cancer. 856 personnes ont été révélées atteintes de la maladie. L’étude souligne que le risque est 55 % plus élevé pour celles qui se trouvent dans le groupe où le quintile de lumière est le plus élevé. Et ce, en comparaison avec celles qui sont dans le groupe exposé au quintile le plus bas. Chez les sujets présentant un diagnostic positif, les chercheurs ont surtout repéré la forme la plus fréquente, dénommée cancer capillaire de la thyroïde. Les femmes sont plus nombreuses à l’avoir développée. La plupart d’entre elles souffrent également d’un cancer localisé, qui ne s’est pas répandu dans l’organisme. Chez les hommes, ils ont principalement retrouvé un cancer en stade plus avancé.