Depuis six années consécutives, la baisse du taux de naissance en France poursuit son élan. Résultat : le modèle social du pays en ressort fragilisé. Effectivement, un ralentissement de la croissance démographique a des répercussions négatives sur l’économie. Selon Aurélien Duchêne, directeur adjoint du projet d'Objectif France, cela est dû aux grands changements au niveau des politiques familiales. Comparée aux autres pays d’Europe, la France possède un taux démographique très élevé. Néanmoins, le taux de natalité dans le pays connait une importante baisse. Seulement 740 000 naissances ont été enregistrées en 2020, selon l’Insee. Cette dénatalité n’est pas liée à la pandémie du Covid-19. En effet, en 2014, on enregistrait déjà 818 000 naissances contre 753 000 en 2019. Le taux de croissance, lui, a diminué de 0,43 % à 0,28 % en 5 ans. Pour relancer la natalité dans l’Hexagone, plusieurs mesures peuvent être prises. Dans ce contexte, une mutuelle maternité est indispensable pour garantir un meilleur soutien financier durant la grossesse et l’accouchement. Les politiques familiales à l’origine de la baisse de natalité En cinq ans, une baisse du taux de fécondité a été constatée. Les chiffres ont régressé de 2 % à 1,87 %, puis de 1,84 % durant l’année 2020. Certaines politiques familiales ont grandement contribué à la baisse du taux de natalité. En 2012, le plafond du quotient familial a diminué de 2 336 euros, puis de 1 500 euros en 2014. L’ajustement en 2015 des allocations familiales suivant les revenus des ménages a également concerné 10 % des allocataires. Par ailleurs, le montant de l’allocation de base a été divisé par deux pour la prestation d'accueil du jeune enfant (de 184 à 92 euros). La politique familiale instaurée par le gouvernement a toujours été un pilier de la croissance démographique du pays. De tels changements ont eu de lourdes conséquences sur le taux de croissance. Inverser la tendance Depuis 2013, 40 000 à 50 000 enfants chaque année manqueraient pour garantir une reprise démographique. Il est possible d’inverser cette tendance avec de la volonté et des moyens adaptés. Pour empêcher un vieillissement de la population, trois grands axes pourraient être mis en place : Une annulation de la dégressivité selon le revenu des allocations familiales. Il faudrait alors calculer la pondération selon l'inflation. En revanche, la limite des allocations pourrait être reconduite à cinq enfants ; Le plafond du quotient familial de 3 000 euros devrait être doublé de demi-part ; La mise en place d’un projet de construction de 250 000 places d'accueil pour la petite enfance. Cette mesure aura pour but de compenser le manque et d’offrir des horaires adaptés. Ces mesures s’avèrent cependant insuffisantes. Pour redresser la barre de seuil et garantir un renouvellement des générations, un redémarrage économique durable est à mettre en place. Les retraites en danger La stabilité du système social repose sur le taux de croissance et la natalité. Une baisse de ces indicateurs accélère le vieillissement de la société. Si l’on se réfère à la simulation faite par le Conseil d'orientation des retraites en 2019, le taux de fécondité devrait atteindre 1,95 enfant par femme. Cet objectif est aujourd’hui de plus en plus difficile à atteindre. L’économie française dans sa structure actuelle serait aussi affaiblie par une baisse de la croissance démographique. Les propos d’Alfred Sauvy viennent soutenir cette thèse : Quand on oublie la démographie, on découvre les problèmes avec vingt-cinq ans de retard. Alfred Sauvy Parallèlement à cela, une diminution du taux de natalité fragilisera l’économie, comme c’est le cas au Japon et en Italie.