L’ONDAM (objectif national d'augmentation des dépenses de l'Assurance Maladie) de cette année était établi à 2,4 % au départ. Finalement, il risque d’aller au-delà de 7 % selon les analystes. Cet écart conséquent s’explique par les dépenses supplémentaires générées directement ou indirectement par la crise sanitaire actuelle. Le point sur ce sujet. Le Covid-19 a provoqué de grands bouleversements dans le système de soins français, du milieu médical au secteur de la mutuelle santé. Outre l’engorgement des services hospitaliers, la pandémie a en effet généré des dépenses exceptionnelles. L’Assurance Maladie se retrouve ainsi avec un dépassement budgétaire de plus de 9 milliards d’euros, pour l’instant. Relayée par Les Échos, cette estimation prend en compte les surcoûts liés à la crise sanitaire. La Sécurité sociale doit notamment prendre en charge le prix des dépistages massifs et des protections des soignants. Par ailleurs, la revalorisation salariale dont a bénéficié le personnel hospitalier à l’issue du Ségur de la Santé est venue alourdir ses dépenses. Une campagne de dépistage onéreuse En cours d’année, les pouvoirs publics ont procédé à la massification des dépistages de Covid-19 pour renforcer la lutte contre l’épidémie. Les tests virologiques doivent être effectués en laboratoire, ce qui implique nécessairement un coût. Les autorités sanitaires ont par ailleurs fixé un objectif ambitieux, avec 1 million de dépistages réalisés par semaine. Les tests coûtent 73 euros l’unité, selon les informations fournies par Les Échos. La Sécurité sociale doit donc débourser 73 millions d’euros par semaine, en se basant sur le rythme des laboratoires. Pour rappel, l’exécutif a permis à chaque assuré de passer le test, sans ordonnance et même sans présenter aucun signe de la maladie. Cet acte reste néanmoins remboursé à 100 % par l’Assurance Maladie. Les Français seront ainsi moins réticents à se faire dépister. À lui seul, ce poste de dépenses est estimé à 1 milliard d’euros. Un dépassement dû à la crise sanitaire En juin dernier, le système de santé français a déjà comptabilisé un surcoût net de 8 milliards d’euros causé directement par la pandémie de Covid-19. Ce budget exceptionnel a notamment été débloqué pour acheter des équipements de protection (masques, blouses, etc.) et régler les primes des équipes médicales. Par ailleurs, il a fallu financer les tests virologiques effectués par les soignants pour leur permettre de travailler en toute sérénité. Enfin, le dépassement budgétaire constaté durant le premier semestre vient du paiement des indemnités journalières des salariés affectés par la crise sanitaire. Plus récemment, l’exécutif a décidé d’appliquer au 1er septembre 2020 la hausse de salaire du personnel hospitalier non médical. Cette revalorisation a été obtenue dans le cadre des négociations du Ségur de la santé. Au final, cette mesure coûtera 1 milliard d’euros à la Sécurité sociale, à raison de 90 euros d’augmentation par personne.