Depuis les années 50, les scientifiques ont observé une corrélation entre les maladies cardiovasculaires et les comportements agressifs. Toutefois, ils n’arrivaient pas à établir un lien de cause à effet entre les deux. Récemment, des chercheurs ont réussi à montrer les conséquences néfastes d’un tempérament hostile sur l’espérance de vie des patients atteints de ces pathologies. En général, les personnes souffrant de maladie cardiovasculaire ont un mauvais caractère. Ce tempérament peut prendre une myriade de formes au quotidien. Il se traduit souvent par le cynisme, l’irritabilité, l’impatience ou encore le sarcasme. Pourtant, cette hostilité augmente le risque de mortalité chez ces patients, selon une étude récente. Au niveau de la Sécurité sociale, les maladies cardiovasculaires sont classées parmi les ALD (affections de longue durée). Elles sont souvent exonérées de ticket modérateur. Néanmoins, la souscription d’une mutuelle santé reste nécessaire pour anticiper les dépassements d’honoraires ou les pathologies non exonérantes. L’hypertension, par exemple, n’est pas prise en charge à 100 % en France. Une hostilité néfaste Dans le cadre de leurs travaux, les scientifiques ont mesuré le niveau d’hostilité d’un groupe de patients atteints de maladies cardiovasculaires. Ils ont ensuite mis en relation ces scores avec les décès survenus dans le panel sur toute la durée de l’étude, soit deux ans. Les chercheurs ont également pris en compte d’autres facteurs tels que les comorbidités (autres pathologies associées) chez les participants. ImportantSelon leurs observations, le risque de mortalité tend à augmenter de 52 % pour 1 point supplémentaire sur l’échelle d’hostilité adoptée Les caractères agressifs influent donc sur le taux de mortalité des maladies coronariennes aiguës. En revanche, le tempérament ne semble pas être un facteur de récidives, selon les auteurs de l’étude. Cette conclusion contredit ainsi des publications antérieures indiquant une hausse de 58 % du risque de récidive chez les patients au caractère hostile. De ce fait, les scientifiques devront mener de nouvelles recherches pour identifier les divers effets de la négativité sur les maladies cardiovasculaires. Des niveaux d’agressivité décisifs Les auteurs de l’étude ont défini l’hostilité par des comportements agressifs (irritation, cynisme, etc.) et des interactions négatives (impatience, sarcasme, etc.). Ces traits de caractère typiques ont permis aux scientifiques de créer l’échelle d’hostilité utilisée au cours de l’expérience. Dans le détail, les chercheurs ont observé durant 24 mois plus de 2 000 patients avec des antécédents de pathologies cardiovasculaires. Les sujets étudiés étaient en majorité des hommes de type caucasien, âgés de 65 ans et plus. Ils ont été invités à répondre à un questionnaire spécifique pour évaluer leur caractère. Concrètement, les participants devaient choisir entre divers adjectifs, négatifs et positifs, pour qualifier leur sentiment durant les semaines passées. Les réponses fournies ont ensuite été utilisées pour établir le score d’hostilité de chacun. Les résultats supérieurs à 7 sont caractéristiques des personnes avec un mauvais caractère, selon les chercheurs. 57 % des sujets observés ont été considérés comme hostiles. Cette étude a été publiée par l’European Journal of Cardiovascular Nursing.