La dernière épidémie de coronavirus crée un sentiment d’inquiétude chez 61 % des Français. Ce chiffre indique une hausse de 17 points comparativement aux données récoltées le mois dernier selon une enquête menée conjointement par Ifop et Illicomed. L’étude indique aussi que ceux qui résident dans l’Hexagone sont nombreux à se méfier du gouvernement et à parler de dissimulation d’informations. Une épidémie grave comme le Covid-19 ne saurait être gérée seule par le corps médical ou encore par une mutuelle familiale. Les inquiétudes sur le sujet sont-elles pour autant légitimes ? En tout cas, la panique tend à gagner les Européens. D’ailleurs, les Français sont cette fois-ci plus angoissés par rapport aux situations similaires dans le passé. En effet, seulement 35 % de la population s’était déclarée inquiète durant l’épidémie de grippe aviaire en 2005-2006. En 2019, ils étaient 35 % à se préoccuper de la grippe A (H1N1). Enfin, face à l’Ebola en 2014, le niveau d’inquiétude s’était élevé à 55 %. Une peur grandissante des contacts humains Dans le cadre du sondage Ifop-Illicomed, les sondés ont révélé être inquiets pour leur sécurité au quotidien face au coronavirus. Ainsi, 54 % d’entre eux ne veulent plus fréquenter de stade tandis que 52 % affirment avoir peur de prendre les transports en commun. Par ailleurs, 49 % des sondés souhaitent éviter les bars et les boîtes de nuit lorsque 41 % désertent désormais les salons et les rassemblements culturels comme le cinéma, les expositions, etc. De nombreuses personnes envisagent aussi d’éviter de fréquenter les restaurants (32 %), de faire les courses (31 %), de se rendre sur leur lieu de travail (26 %) et d’entrer dans un bureau de vote (25 %). En général, les 65 ans et plus sont les plus inquiets face au Covid-19. Ils sont 64 % à avoir exprimé leur inquiétude vis-à-vis de cette maladie virale. Cependant, l’angoisse est également forte chez la tranche d’âge la moins à risque, à savoir les 18 à 24 ans (60 %). Une atmosphère de suspicion Les participants à l’enquête ont aussi été questionnés sur leur avis concernant l’action des pouvoirs publics face à cette épidémie. 57 % des répondants s’avèrent méfiants envers le gouvernement. Selon eux, les autorités cachent des informations au grand public. Le sentiment de suspicion prédomine surtout chez les jeunes. Ces derniers sont généralement très sceptiques par rapport à la bonne foi des politiques. Ils croient donc que l’exécutif ne divulgue pas toutes les informations disponibles sur le sujet. Cette opinion est partagée par 61 % des 18 à 24 ans et 67 % des 25 à 34 ans, contre seulement 49 % chez les 65 ans et plus. D’un autre côté, 48 % des sondés pensent que les autorités ont fait preuve de transparence dans le partage d’informations. De même, ils estiment qu’elles ont pris des dispositions rapidement. En outre, l’étude montre que la psychose créée par l’épidémie de coronavirus a fait apparaître une tendance à la xénophobie. Par exemple, la proximité d’un individu d’origine asiatique suscite de l’inquiétude chez 60 % des répondants.