Tous les ans, 4 500 enfants décèdent avant d’être devenus majeurs, au grand désarroi de leurs parents. Le gouvernement reconnaît qu’il s’agit de l’une des épreuves les plus douloureuses de la vie. Ainsi, il se déclare prêt à faire preuve davantage d’humanité concernant la durée du congé attribué aux employés ayant perdu un enfant. Aucun parent n’est préparé à la perte soudaine d’un enfant, quel que soit son âge. Il peut avoir été emporté par la maladie ou été victime d’un accident. Certains pères et mères se reconstruisent mieux que d’autres après une telle épreuve. Dans tous les cas, la situation reste tragique. C’est la raison pour laquelle les entreprises accordent un congé aux personnes qui y font face. À ce propos, Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, a annoncé l’allongement du congé octroyé aux parents ayant récemment perdu un enfant. Si leur entreprise adhère à une mutuelle familiale, la consultation d’un psychologue peut être prise en charge. Comment le congé sera-t-il organisé ? Geoffroy Roux de Bézieux, qui préside le premier réseau d’entrepreneurs de l’Hexagone, a demandé que soit votée l’extension du congé accordé aux parents endeuillés. Si sa requête a reçu une réponse favorable, Muriel Pénicaud est allée plus loin dans les détails. Elle a notamment abordé la question du financement du deuil et du suivi psychologique : Nous allons travailler à un accompagnement psychologique sur la durée. Nous voulons aussi regarder la question des frais d’obsèques qui ne doivent pas être un poids supplémentaire. Enfin, nous allons ouvrir ces mesures aux fonctionnaires. Muriel Pénicaud. Le texte y afférent prévoit que le congé soit entièrement payé par la société. Pour sa part, la députée du Var Sereine Mauborgne soutient la mise en place d’un compte visant à attribuer une réduction du temps de travail (RTT). Il est censé être créé par les collègues de l’employé ayant perdu un enfant. Un revirement de situation au sein de l’exécutif Le gouvernement a finalement consenti au prolongement du congé à douze jours, contre cinq jours actuellement. Cette annonce a été communiquée par la ministre du Travail au journal Le Parisien suite à l’accord de la majorité des députés. Cette dernière soutiendra cette décision lors de la présentation du texte au Sénat. Il sera considéré comme un amendement gouvernemental. La mesure avait été refusée par la plupart des membres du gouvernement, y compris Muriel Pénicaud, lors d’un premier vote le 30 janvier dernier. Pour justifier les résultats du second vote, la ministre du Travail a déclaré : Après la perte d’un enfant, qui est le pire drame auquel on peut être confronté, on ne se reconstruit pas en quelques jours. Il faut des mois et des années. Muriel Pénicaud