L’exécutif a récemment proposé un projet de loi d’urgence visant à accélérer la reprise des activités économiques sans pour autant menacer la santé des salariés. Cette nouvelle mesure prévoit notamment l’assouplissement des termes des contrats courts, comme les CDD et les intérims. Les employés peuvent ainsi voir la durée de l’accord initial prolongée au regard de la situation actuelle. Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, a récemment expliqué la position du gouvernement concernant le retour au travail après le confinement. Le principal objectif de l’exécutif est de préserver le maximum d’emplois en dépit de la crise sanitaire. Les mesures mises en place ciblent notamment les établissements qui ont été obligés de fermer en raison de la pandémie de Covid-19. Environ 900 000 travailleurs ont pu reprendre leur activité habituelle depuis le début du déconfinement dans l’Hexagone. Il s’agit d’assurés potentiels pour les professionnels de la mutuelle santé. Ces salariés évoluent majoritairement dans le secteur non alimentaire comme le notent les spécialistes. Des mesures d’urgence face à une situation exceptionnelle La France a recensé en tout 12,2 millions de demandes de chômage technique durant le confinement. Selon les spécialistes, ce dispositif a atteint son pic. Avec le déconfinement, le nombre de demandeurs et de bénéficiaires devrait baisser significativement. D’après les estimations du ministère du Travail, l’État a dépensé 26 milliards d'euros en trois mois pour financer le système de chômage partiel en vigueur durant le confinement. Ce dispositif n’est donc pas viable sur le long terme. De toute manière, il est prévu pour un usage exceptionnel et ponctuel. Le système a été totalement financé par les caisses publiques. Les entreprises devront toutefois s’acquitter d’un reste à charge faible à partir de juin prochain. Ce montant deviendra ensuite progressif. Comme l’a expliqué au Figaro la ministre Muriel Pénicaud : Aujourd'hui, les conditions de la reprise sont là, donc il n'y a pas tellement de raison que l'État continue à payer les salaires. Ce sont 6 emplois sur 10 aujourd'hui du secteur privé qui sont payés par l'État. Muriel Pénicaud Néanmoins, les secteurs qui ne sont pas en mesure de reprendre prochainement leur activité pourront encore bénéficier d’un chômage technique à taux plein. C’est notamment le cas pour les professionnels œuvrant dans l’évènementiel, la restauration et l’hôtellerie. Une démarche couvrant l’emploi et la santé Selon Muriel Pénicaud, l’économie et la santé restent compatibles en dépit de la complexité de la situation actuelle. Par conséquent, il est tout à fait envisageable d’entamer le déconfinement progressif tout en préservant l’emploi. L’exécutif s’applique ainsi à relancer les activités économiques du pays en respectant les mesures sanitaires imposées par la conjoncture. D’ailleurs, il se montre intransigeant par rapport à la préservation de la santé des salariés. Afin de préserver l’emploi, le gouvernement a présenté un projet de loi supposé permettre aux entreprises de bénéficier d’une dérogation par rapport aux règles appliquées aux contrats courts. Elles peuvent ainsi prolonger ou renouveler les CDD et les intérims de manière exceptionnelle durant la crise sanitaire. Jusqu’à présent, ces travailleurs ont été couverts par le dispositif de chômage partiel au même titre que les autres salariés. Ils restent toutefois très vulnérables face à des situations problématiques comme la récente pandémie de Covid-19. D’après les premiers chiffres de l’Insee, le secteur privé a supprimé environ 454 000 emplois depuis janvier dernier, avec majoritairement des CDD et des travailleurs en intérim. La ministre du Travail souligne : Il ne s'agit pas de changer durablement les règles, mais de changer le droit provisoirement pour éviter à ces salariés de tomber dans le chômage. Muriel Pénicaud