Devant le Cese (Conseil économique, social et environnemental), le chef du gouvernement a exprimé sa volonté de réduire les inégalités entre les hommes et les femmes en termes de retraite. Il précise d’ailleurs que c'est dans cette démarche que le système universel a été érigé. La réforme profitera-t-elle réellement à la gent féminine qui s’est longtemps sentie lésée ? Actuellement, les femmes perçoivent en moyenne 18 % de pension en moins par rapport aux hommes. Comme la gent féminine mène progressivement une carrière complète, nombre d’observateurs se demandent si le nouveau système de retraite favorise le phénomène. Les avis divergent sur le sujet. Les informations transmises par le gouvernement ne permettent pas encore aux spécialistes, y compris les professionnels de la mutuelle retraite, de trancher sur la question. En tout cas, Virginie Aubin, qui travaille pour la CFDT en tant que secrétaire confédérale, avance que la réforme en question n’a pas vocation à changer le cours de l’histoire, marquée par l’inégalité salariale. Des changements à plusieurs niveaux Comme la CFDT, les spécialistes en retraite opinent que le modèle qui est actuellement appliqué est contre-intuitif. Doit-il pour autant être amélioré ? En comparant les nouvelles mesures avec le système actuel, il apparaît une liste de changements qui portent sur les points suivants (liste non exhaustive) : Attribution de droits à partir du premier enfant. Augmentation de la pension minimale à 1 000 euros. Possibilité de prendre la retraite aux alentours de 64 ans avec la validation du rapport Delevoye. Octroi des avantages en fonction du nombre d’enfants, la bonification étant accordée à la mère par défaut. Suppression du système de majoration sous forme de trimestre (et donc des huit trimestres de maternité) qui est remplacé par un régime par points se basant sur l’intégralité de la carrière. Les pratiques actuelles accentuent-elles les inégalités ? Au fil des années, les droits familiaux se sont renforcés et les femmes se sont davantage montrées actives. C’est la raison pour laquelle la différence de traitement entre les différents sexes s’estompe graduellement (depuis 2004 notamment), comme le rapporte l’Insee. Il n’empêche que des écarts (34 %) sont encore observés chez les jeunes retraités, même si des mesures collaboratives ont été mises en place pour y remédier. De nombreux observateurs s’accordent à dire que les pratiques actuelles sont loin de contribuer à la réduction des inégalités entre les genres en termes de rémunération. Dans le détail, d’après l’Insee, les hommes percevaient 18,5 % fois plus que les femmes en 2015. Quant à la DREES, elle relate que la pension de base de la gent masculine est en moyenne supérieure de 42 % à celle des femmes.