Les médecins généralistes sont conscients que la prévention ou la guérison passe aussi par l’analyse de l’environnement du patient. Les éventuelles conséquences du réchauffement climatique les préoccupent également, comme l’indique une étude du magazine Le généraliste. En même temps, la détérioration de l’environnement figure désormais parmi les préoccupations majeures des populations, d’après le sondage réalisé l’an passé. Comment éviter les risques d’allergie ? Faut-il se nourrir d’aliments bio au quotidien ? Telles sont, entre autres, les questions que les patients posent actuellement à leurs médecins, comme l’indique Philippe Perrin. Ce dernier est l’un des fondateurs de l’association Santé environnement Rhône-Alpes (SERA). Pour sa part, Le généraliste révèle que 91 % des omnipraticiens opinent que les patients prennent davantage conscience des conséquences de leurs habitudes alimentaires sur leur santé. Les mutuelles santé accepteront-elles de faire baisser leurs tarifs dans cette condition ? En tout cas, dans l’Hexagone, les professionnels de santé s’intéressent plus à l’environnement des personnes en consultation. Une réelle prise de conscience chez les omnipraticiens français 150 professionnels de santé ont répondu au sondage du magazine Le généraliste, dont les résultats ont été publiés en décembre dernier. 86 % des omnipraticiens interrogés ont déclaré s’intéresser davantage aux questions écologiques quand il s’agit de dispenser des soins. Il en résulte une relation différente avec les patients. Ce geste préventif devrait surtout concerner les populations à risque, dont les nourrissons et les femmes enceintes. C’est d’ailleurs ce que rappelle un récent rapport du Lancet Countdown qui traite des répercussions du réchauffement climatique sur la santé publique. À ces périodes de la vie, l’exposition à des substances nocives est particulièrement dangereuse pour la santé. Ainsi, les médecins reconnaissent qu’assainir l’environnement du malade contribue à prévenir ou à diminuer l’apparition d’une pathologie. Cette dernière peut être d’origine cutanée, respiratoire ou issue de l’alimentation, comme le souligne Philippe Perrin. Les médecins font en sorte d’adapter l’environnement aux malades qu’ils prennent en charge Philippe Perrin recommande de dispenser des formations professionnelles aux soignants. Celles-ci peuvent par exemple porter sur les effets des perturbateurs endocriniens ou de l’inhalation des microparticules. Les praticiens doivent aussi être formés à établir clairement le profil du patient, de manière à déboucher sur un diagnostic précis. À titre d’illustration, le médecin peut demander à une personne qui souffre de problèmes respiratoires si elle habite ou non à proximité d’une zone industrielle. Telle est la méthodologie adoptée par Clément Menigoz. En plus d’être médecin, il exerce en tant que secrétaire général adjoint du syndicat ReAGJIR. Face à un patient souffrant de troubles respiratoires par exemple, il conseille de ne pas rouler en ville à des heures où le niveau de pollution atteint son pic. Dans le cas d’une personne manifestant des éruptions cutanées, il peut interdire l’utilisation de certains produits cosmétiques.