La longévité des seniors remet en cause le nouveau régime de retraite en France

Écrit par La rédaction Meilleurtaux . Mis à jour le 4 février 2020 .
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Publié le mardi 4 février 2020 10:04 par la Rédaction Meilleurtaux

Depuis la mise en place du nouveau régime de retraite, les autorités françaises se retrouvent confrontées à la problématique de l’espérance de vie en bonne santé des citoyens. Selon la Drees, cette méthode de calcul n’est pas celle qu’il faut privilégier. En tout cas, l’Hexagone reste dans la moyenne par rapport aux autres pays européens concernant la santé des seniors.

Les contrats de mutuelle retraite dépendent foncièrement de l’état de santé des personnes concernées. À ce sujet, la France affiche plutôt de bons résultats. En 2018, les personnes âgées pouvaient espérer être en bonne santé jusqu’à 63,4 ans et à 64,5 ans, respectivement pour les hommes et les femmes. C’est ce que révèle la Drees.

Il est également possible d’effectuer le calcul en ne considérant que les individus qui ont 65 ans et plus. L’espérance de vie en bonne santé sera évaluée à partir de cet âge. Les malades ayant perdu leur autonomie avant cette échéance ne seront pas pris en compte.

Une espérance de vie variant en fonction de la situation financière du senior

La Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) a mis au point un mode de calcul pour évaluer l’espérance de vie en bonne santé des personnes âgées. Selon l’organisme, les femmes peuvent vivre jusqu’à 23,2 ans après 65 ans. Toutefois, s’il faut seulement considérer leur espérance de vie sans incapacité, elle s’élève à 11,2 ans.

Les hommes, pour leur part, affichent une espérance de vie de 19,4 ans après 65 ans, dont 10,1 ans sans incapacité. Dans l’ensemble, les indicateurs sont à la hausse pour les hommes et les femmes. Ces dernières ont notamment gagné 1 an et 2 mois, contre 1 an et 5 mois pour la gent masculine. De ce fait, l’âge de la survenue de l’incapacité a reculé pour la majorité de la population.

Bien qu’encourageants, ces chiffres ne tiennent pas compte des individus de moins de 65 ans qui souffrent déjà d’une forme d’incapacité ou de dépendance. D’autre part, l’estimation de l’âge de départ à la retraite nécessite également de prendre en compte la profession de la personne considérée.

Un rapport de l’Insee datant de 2018 révèle que plus un individu est riche, plus il tend à vivre plus longtemps. Ainsi, les hommes figurant parmi les 5 % de la population les plus aisés peuvent vivre jusqu’à 84,4 ans, contre environ 71,7 ans pour les 5 % les plus démunis. L’écart s’établit donc à 13 ans. Chez la gent féminine, il est relativement plus faible (8 ans).

Un indicateur statistique incontournable

L’AVBS (années de vie en bonne santé) ou espérance de vie en bonne santé permet de mesurer le temps qu’une personne peut espérer vivre sans incapacité ou autre problème de santé majeur. Cet indicateur est donc aussi appelé espérance de vie sans incapacité (EVSI).

Pour son calcul, les analystes se basent notamment sur le niveau de prévalence dans une population d’un certain âge souffrant ou non d’incapacité par rapport à leurs activités quotidiennes. Cette estimation tient également compte du niveau de mortalité par âge et par sexe.

L’EVSI concerne à la fois les adultes et les enfants. Il porte surtout sur l’absence de limitations dans leurs activités usuelles telles que la scolarité, l’éducation, le travail, les loisirs, etc. Les limitations dans les activités basiques, comme le fait de manger, sont aussi comprises dans les activités usuelles. Dans le cadre de l’enquête de l’Insee, les participants ont été interrogés sur les limitations qu’ils ont subies durant les 6 mois précédents, surtout par rapport aux activités usuelles. Au final, l’espérance de vie en bonne santé retranscrit la qualité de vie du sujet durant les années qu’il a vécues.

En 2004, l’espérance de vie sans incapacité s’élevait à 61,5 ans pour les hommes et à 64,3 ans pour les femmes. Par rapport à 2018, la situation a légèrement évolué pour la gent masculine et est restée stable pour le sexe opposé.