Il n’est pas évident de dormir avec une autre personne, d’autant plus si elle ronfle. Pour les couples, la situation se révèle encore plus compliquée, car ce désagrément incite souvent à faire chambre à part. Récemment, des chercheurs américains ont aussi révélé que les ronflements d’un dormeur pouvaient avoir des effets nocifs sur la santé de son partenaire. Les organismes de mutuelle santé mènent régulièrement des campagnes préventives contre des maladies graves et pourtant trop courantes comme l’hypertension ou encore le diabète. Toutefois, cette démarche ne permet pas toujours de couvrir tous les facteurs de risque, tels que le manque de sommeil. Selon une étude récente, les ronfleurs peuvent affecter l’état santé des personnes qui partagent leur lit. La situation va bien au-delà du simple désagrément. En effet, le manque de sommeil dû au ronflement entraîne de nombreuses conséquences sur la santé, allant de l’hypertension au diabète en passant par l’irritabilité et l’anxiété. De ce fait, ce phénomène ne peut plus être pris à la légère. Des impacts non négligeables Les troubles du sommeil ont de graves conséquences sur la santé. En effet, le sommeil est réellement important pour trouver un certain équilibre sur le plan physique ou psychologique. En cas de nuit courte, hachée ou blanche, l’organisme est fortement perturbé. En effet, outre ses vertus réparatrices sur le corps, dormir permet au cerveau de procéder à un autonettoyage. Les interactions neurales qui se produisent en journée produisent des déchets. Dans un article paru en 2013, des scientifiques de l’Université de Rochester ont révélé que la taille des cellules cérébrales diminuait fortement durant le sommeil. Ce phénomène favorise l’évacuation des toxines résultant des interactions neurales. D’autre part, le manque de sommeil affecte le cœur en raison du risque plus élevé d’hypertension. Enfin, ce problème peut favoriser le diabète et l’obésité du fait des perturbations hormonales y afférentes. Ne pas dormir correctement augmente en effet le taux de ghréline dans l’organisme. Cette hormone augmente la sensation de faim. Le sujet se rabattra ainsi sur les aliments sucrés et gras pour compenser le manque de sommeil. Des bruits nocifs pour la tension artérielle Pour parvenir à ces conclusions, l’équipe de chercheurs de l’Université Johns Hopkins a observé un panel constitué de 162 couples dont l’un des partenaires est un ronfleur. Les résultats de cette étude ont été publiés en décembre dernier par l’Oxford Academic. Parmi les personnes observées, les scientifiques ont remarqué qu’un individu sur sept avait tendance à ronfler trop fort. Le niveau de nuisance sonore pouvait même dépasser 53 décibels chez 14 % des personnes suivies. Concrètement, ce bruit correspond à une machine à laver tournant à plein régime. À cause de ces ronflements, l’autre membre du couple ne pouvait pas dormir correctement. De ce fait, son corps ne parvenait pas à limiter la sécrétion des hormones du stress. Par conséquent, le système cardiovasculaire s’est retrouvé agressé par l’augmentation de la tension artérielle. En somme, la pollution sonore due aux ronflements empêche son partenaire de dormir et le rend plus vulnérable aux troubles liés au manque de sommeil comme le stress, l’hypertension, le diabète, etc.