Dans un rapport récent, l’ONU qualifie de menace immédiate pour la santé des enfants le réchauffement climatique et la pollution de l’air. Cette alerte a déjà été lancée à maintes reprises auparavant, mais l’organisme insiste sur la gravité de la situation à travers une publication dans la revue médicale The Lancet le 19 février dernier. Selon l’ONU, le domaine de la santé des enfants et des adolescents est actuellement au « point mort », malgré les efforts fournis par les gouvernements et les acteurs de la mutuelle santé ces vingt dernières années. Cette population est même menacée par le réchauffement planétaire ainsi que les stratégies marketing des fast-foods et des industries du tabac. Cette conclusion est issue d’une étude menée par 40 experts indépendants spécialisés dans la santé infantile pour le compte de l’OMS et de l’Unicef. Le groupe de travail a créé un nouvel indice permettant de mesurer l’opportunité d’épanouissement des enfants dans le monde avec des données récoltées dans 180 pays. Marketing néfaste Les auteurs de l’étude indiquent que les enfants sont exposés à des pratiques commerciales dangereuses pour leur santé. Ils dénoncent notamment la stratégie marketing des grandes marques de boissons sucrées, d’aliments ultratransformés, d’alcool, de tabac ou encore d’e-cigarettes. D’ailleurs, certaines enseignes n’hésitent pas à cibler particulièrement cette tranche de la population dans leurs publicités. Elles contribuent ainsi impunément à la progression de l’obésité infantile en dépit des efforts des autorités sanitaires contre ce phénomène. De nombreuses études s’accordent à dire que l’autorégulation se révèle inefficace dans ces secteurs (agroalimentaire, industrie du tabac, etc.). Comme le souligne le pédiatre britannique Anthony Costello, les publicités pour une marque d’alcool durant les matchs sportifs ainsi que l’obésité chez les plus jeunes ont été multipliées par 11 de 1975 à 2016. Eu égard à ces problèmes, les experts commandités par l’ONU demandent aux gouvernements des pays membres de renforcer leur législation dans le domaine. Ils appellent également à réagir d’urgence par rapport aux émissions de gaz à effet de serre de chaque pays pour assurer un avenir aux générations futures. Dans ce contexte, il est indispensable de prendre en considération l’opinion des enfants et des adolescents dans les décisions politiques au niveau mondial. Les autorités locales et internationales doivent également faire en sorte d’évaluer l’impact de toutes leurs décisions sur la santé infantile. Menace d’ordre écologique Outre le classement des pays selon les chances d’épanouissement des enfants, les auteurs du rapport cité ont proposé des mesures de durabilité pour l’avenir des générations futures. Cette approche tient compte des inégalités de revenus, de l’évolution à grande échelle des émissions de CO2, etc. Selon le rapport de l’ONU : Si beaucoup de pays à haut revenu ont un très bon score à l’index d’épanouissement, ils sont proches du bas du classement pour leur contribution à la durabilité écologique. Les pays pauvres, de leur côté, sont généralement caractérisés par la faiblesse de leur niveau d’émissions de gaz à effet de serre. Pourtant, ils sont souvent les premières victimes du changement climatique. D’après l’étude des Nations unies, seuls 9 pays sont parvenus à se classer dans les 70 meilleures places du score d’épanouissement et à atteindre en même temps l’objectif de rejets de CO2 établi pour 2030. Il s’agit notamment de l’Arménie, l’Albanie, la Grenade, la Moldavie, la Jordanie, le Vietnam, le Sri Lanka, l’Uruguay et la Tunisie. Les problèmes climatiques, incluant la pollution de l’air, figurent parmi les menaces les plus importantes pesant sur la santé des enfants et des adolescents. D’ailleurs, selon les projections actuelles, le réchauffement climatique dépassera les 4 °C à l’horizon 2100. Ce phénomène entraînera nécessairement de graves conséquences sanitaires liées à l’augmentation du niveau des océans, aux canicules, etc.