Les mesures d’encadrement des prêts immobiliers ont été assouplies afin de booster les ventes et relancer l’industrie du logement. Une bonne nouvelle pour le secteur immobilier, mais qui, selon les professionnels du secteur expose les emprunteurs à un surendettement. Un risque d’autant plus accru en cette période d’incertitude économique où l’on s’attend à une vague de licenciements. L’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) vient de publier les résultats d’une étude portant sur la situation de l’habitat en France au début de l’année 2020. Cette enquête fait polémique en raison des dernières décisions gouvernementales concernant le logement. À en croire les professionnels du secteur, celles-ci risqueraient de pénaliser les particuliers et ne vont pas dans le sens des objectifs environnementaux. En effet, comme le relayent de nombreux sites d’assurance habitation, certaines mesures liées aux conditions d’octroi d’un prêt pour l’achat d’une habitation ont subi des mises à jour, qui plus est les militants écologistes déplorent le manque de réformes s’agissant des « passoires thermiques ». Booster l’immobilier quitte à exposer les emprunteurs ImportantL’étude de l’INSEE révèle que 58 % des ménages sont aujourd’hui propriétaires de leur résidence principale, un bien immobilier qu’ils ont notamment pu acquérir grâce à un crédit. Pour obtenir ce prêt, ces ménages ont dû apporter certaines garanties aux banques, que l’État a pris soin d’encadrer afin de les protéger. En effet, pour endiguer le risque de surendettement, le gouvernement a plafonné à 25 ans la durée de remboursement d’un emprunt immobilier et à 33 % du salaire mensuel sa quotité cessible. Mais conséquence de la pandémie du covid-19, ces mesures ont été assouplies pour permettre de redynamiser l’industrie du bâtiment, lourdement impacté par la crise sanitaire. Ainsi, le moratoire a été repoussé à 27 ans, tandis que le taux du salaire alloué au remboursement est rehaussé à 35 %. Le gouvernement espère ainsi booster les ventes et relancer le secteur de l’immobilier. ImportantLes observateurs rétorquent néanmoins que cet allègement des mesures risque d’exposer les primoaccédants à une plus grande fragilité financière alors que c’est censé être l’objectif même de cet encadrement. Ces détracteurs rajoutent que cette réforme est d’autant plus inconsidérée en ces temps d’incertitude économique. En effet, le marché de l’emploi est en proie à une grande instabilité. Or, même si les emprunteurs perdent leur emploi, ils sont tenus de s’acquitter de leur prêt. Aucune mesure pour réduire les émissions de CO2 En 2019, 10 milliards de tonnes de dioxyde de carbone ont été émises en France, ce qui est un record selon rapport de l’Organisation des Nations Unies. Les militants écologistes s’attendaient ainsi à ce que le gouvernement engage des réformes. Pour essayer de trouver des solutions, une rencontre a été organisée le 14 décembre dernier entre Emmanuel Macron et les membres de la Convention citoyenne pour le climat. Mais les débats semblent avoir été infructueux puisqu’un accord n’a été trouvé, notamment en ce qui concerne les mesures à imposer pour réduire le nombre de passoires thermiques en France qui sont l’une des principales émettrices de gaz à effet de serre. ImportantÀ noter que ces habitations comptent pour 4,8 millions sur les 36 millions de logements enregistrés en France métropolitaine, soit 13,33 % d’entre eux. Aucune mesure pour réduire ce chiffre astronomique n’a pour l’instant été annoncée, pourtant la situation s’annonce d’autant plus urgente, car ces passoires thermiques ne sont qu’un des nombreux problèmes à résoudre afin de réduire les émissions de gaz carbonique dans l’Hexagone.