Le nombre de logements neufs disponibles ne serait plus en mesure de couvrir les demandes existantes. Il en faudrait plus de 60 000 pour équilibrer. Cette pénurie serait en grande partie due aux dernières élections municipales qui ont entrainé un ralentissement des constructions. La pandémie de coronavirus l’a aggravée. La crise est quasi inévitable, selon les professionnels du secteur. À entendre les professionnels de l’immobilier, la situation est au point critique. Une crise pourrait bientôt frapper le marché du neuf. La France fait en effet face à une importante pénurie de logements. À l’heure actuelle, les demandes dépassent largement les offres. À l’origine de ce déséquilibre, une population qui s’est multipliée et des constructions au ralenti. La pandémie de coronavirus et les dernières élections municipales n’auraient fait que l’accentuer. Les effets de la crise pourraient se faire sentir dans les mois qui suivent, notamment au niveau du prix. Reste à savoir les impacts sur le marché de l’assurance habitation. Les prix ne devraient pas baisser Nordine Hachemi, dirigeant de Kaufman & Broad, une entreprise française spécialisée dans la construction et le développement immobilier, appréhende le pire. Il entrevoit une crise imminente, qui pourrait entrainer de très grandes difficultés dans les 24 mois à venir. Elle concernerait particulièrement le marché des appartements neufs, qui a connu une baisse de 20 % en un an. Le prix risquerait ainsi d’être maintenu à son plus haut niveau au cours des prochains mois. Cette crise serait la conséquence d’une population qui a augmenté de deux millions sur les dix dernières années. Deux millions de personnes de plus pourraient également s’ajouter au chiffre actuel, dans les quinze prochaines années. Et ce, dans un contexte où le parc immobilier commence à vieillir. La France a plus que jamais besoin de logements neufs, souligne Nordine Hachemi. Il craint pourtant que la situation soit dans l’impasse. Plus de 60 000 logements neufs requis Le problème, selon le PDG de Kaufman & Broad, est que : Localement on ne veut pas densifier. Au niveau national et c'est normal, on ne veut pas d'étalement urbain. Nordine Hachemi Les élections municipales, qui ont eu lieu en 2020, n’ont d’ailleurs pas permis une amélioration, bien au contraire. Comme ce qui est le cas à chaque fois, les mairies baissent le rythme des constructions avant les élections. En outre, avec la pandémie du coronavirus, le temps d’attente entre les deux tours s’est exceptionnellement prolongé. En 2020, il y aurait eu 380 000 permis de construire délivrés. Cela équivaut à une baisse de 15 % par rapport à 2019. Faute d’en avoir bâtis suffisamment ces dernières années, 65 000 logements neufs seraient aujourd’hui nécessaires pour combler les demandes existantes. L’immobilier ancien, en revanche, n’est pas concerné par cette crise.