Suite à un avis citoyen, l’Exécutif parisien entend installer un dispositif de quotas dans certaines parties de la commune. Une mesure qui devrait accentuer le contrôle des locations saisonnières dans ses zones à forte affluence. À ce sujet, la municipalité prévoit un changement législatif en vue de sa mise en place. Face à la pénurie de logements, une conférence citoyenne a récemment prôné une meilleure régulation des meublés touristiques dans la capitale. Dans cette optique, elle a proposé l’instauration d’un système de quotas dans la ville. Dans les secteurs les plus prisés (Montmartre, le centre…), l’idée d’une interdiction par quartier ou par rue a même été avancée. Ce qui risque d’avoir des impacts sur les domaines y afférents, à l’instar de l’assurance habitation. Approuvées par le Conseil de Paris le 13 avril dernier, ces mesures pourraient compliquer la recherche de location de courte durée dans la municipalité. Une situation qui n’a pas manqué de faire réagir Airbnb. Barcelone comme référence Pour l’entreprise américaine, l’institution de telles mesures, discriminatoires pour les locations saisonnières, n’entre pas dans les compétences légales des municipalités. Partant de ce raisonnement, le leader de la location meublée touristique estime que l’établissement des quotas va à l’encontre de la législation en vigueur. Il ajoute ensuite qu’en 2020, les baux de 120 jours ou plus ont porté sur 95 % de ses logements entiers. Presque la totalité de ces derniers a donc été louée à une durée moindre comparée à la limite admise pour les résidences principales. Un chiffre à suivre notamment pour les compagnies d’assurance habitation. Dans ce contexte, la plateforme avance que : La grande majorité des hôtes sur Airbnb sont des habitants qui louent occasionnellement leur propre logement. De son côté, le groupe de citoyens qui a émis la proposition semble optimiste par rapport à sa réalisation. D’après un de ses membres, cela évite les problèmes qu’engendre une éventuelle mauvaise cohabitation entre touristes et résidents. Il souligne ensuite qu’à ce titre : La ville de Barcelone a démontré que c’était juridiquement possible et efficace […]. Un dialogue nécessaire avec l’UE et l’État Quant à la mairie de Paris, elle a qualifié le projet d’ambitieux. Toutefois, l’adjoint d’Anne Hidalgo responsable des questions de logement, Ian Brossat, souligne que : La plupart de ces évolutions ne pourraient avoir lieu sans le concours de l’État et de l’Union européenne. Ian Brossat Ainsi, l’élu reconnaît que la municipalité devra entamer une discussion avec ces derniers pour concrétiser son plan. Selon les prévisions, une étude sur le système de quotas sera bientôt menée pour : Évaluer ses enjeux dans la Ville Lumière ; Analyser les paramètres de sa mise en œuvre. Au cas où les professionnels confirment la pertinence d’un tel dispositif, l’Exécutif parisien envisage une modification des réglementations en place. D’ailleurs, Ian Brossat révèle que depuis la crise du Covid, l’offre locative classique a gagné en importance au détriment des locations meublées touristiques. Il note alors : Il y a eu augmentation de plus de 200 % de meublés loués en longue durée ainsi qu’une légère baisse des prix à la location. Ian Brossat Selon ce responsable, cette tendance est à maintenir.