En Allemagne, les inondations du mois dernier ont alimenté les critiques sur le défaut d’anticipation des risques. Ainsi, un nouveau régime d’assurance liée aux cataclysmes naturels fait l’objet d’un débat dans le pays. Pour l’instant, les compagnies dans ce domaine se montrent réticentes à l’égard d’une généralisation des assurances obligatoires. Pareil pour les présidents des régions allemandes ou le parti chrétien-démocrate. Outre-Rhin, les dommages assurés dans les quatre Länder inondés en juillet dernier sont estimés entre 4,5 et 5,5 milliards d’euros. Des chiffres révélés par Jörg Asmussen, directeur général de la fédération allemande des assurances (GDV). Quant à l’étendue totale des dégâts, elle s’élève à un niveau nettement plus élevé, d’après un quotidien allemand. Le ministère des Finances les a évalués à 30 milliards d’euros, indique-t-il. Un bilan significativement plus catastrophique que lors des inondations du passé. Dans ce cadre, les sinistrés devront négocier avec leurs assureurs en vue d’une réparation des détériorations non couvertes. De même, ils peuvent espérer un acte de générosité venant de l’État. Des primes trop élevées Pour information, la quasi-intégralité des logements outre-Rhin bénéficie d’une prise en charge en cas de : Surtension ; Inondations causées par des problèmes de conduite ; Foudre, grêle, tempête ; Incendie. Quant aux risques naturels étendus (tremblements de terre, avalanches, inondations, fortes pluies), la proportion d’assurés reste faible. Les données de la GDV évoquent un ratio de 46 %. À défaut de contrainte, les organismes d’assurances peuvent décliner les souscriptions dans les secteurs à risque. Face à cette posture, le président de la fédération des propriétaires de maisons (VWE), Manfred Jost souligne : Il y a une défaillance du marché qui oblige le législateur à agir. Une position sur laquelle se range également la fédération des consommateurs. En revanche, les sociétés d’assurances se montrent hostiles à une généralisation des contrats obligatoires. Selon Jorg Asmussen, cela entraînerait : Des risques trop importants pour les compagnies ; Des cotisations excessivement conséquentes pour les clients. Néanmoins, ces derniers peuvent consulter un comparatif assurance habitation afin de trouver une offre plus abordable. Réticence des dirigeants des régions allemandes Encore maintenant, le parti chrétien-démocrate (CDU) et la chancelière Angela Merkel se basent sur ce raisonnement. Les propriétaires dans les zones inondables risqueraient d’être submergés par le coût des franchises ou des primes, estiment-ils. Les dirigeants des Länder outre-Rhin affichaient aussi leur défiance à l’égard d’une mutualisation des risques. Après les élections du 26 septembre 2021, la situation pourrait changer. Le président du Bade-Wurtemberg a déclaré vouloir organiser un nouveau débat entre ses homologues des autres régions d’ici l’automne prochain. En outre, les inondations de juillet 2021 présentent également une facture supérieure à une enveloppe d’environ 10 milliards de dollars. Une somme prévue au départ pour approvisionner le fonds « Aide au développement 2021 ». Le 10 août 2021, la chancelière allemande a présidé une réunion au sommet avec les représentants : Des régions allemandes ; De l’exécutif fédéral. Le nouveau montant a été confirmé à l’issue de cette rencontre.