La ville d’Angers souffre depuis plusieurs mois des grosses lacunes dans son offre de logements étudiants. La situation est telle que plusieurs étudiants n’ont pas encore trouvé une habitation pérenne, alors que la rentrée est bien entamée. Pour y remédier, des élus minoritaires de la commune proposent de s’attaquer aux meublés de courte durée. Cette année encore, les étudiants angevins doivent batailler ferme pour trouver une résidence convenable leur permettant de conclure leur année universitaire dans les meilleures conditions. La ville peine à satisfaire les besoins de cette catégorie de locataires, face à une demande toujours en hausse et une offre de logements qui ne suit pas. Pour ne rien arranger, les locations touristiques de courte durée s’ajoutent au tableau et contribuent à la raréfaction des biens compatibles avec les exigences particulières des étudiants. C’est sur ce tableau que certains décident d’orienter leur combat contre la pénurie de logements étudiants dans leur ville. Transformer des meublés touristiques en logements étudiants La crise actuelle affecte le taux d’occupation des locations meublées de courte durée presque dans toute la France. Dans le cas d’Angers, confronté à une pénurie de logements étudiants, des élus veulent saisir cette occasion pour remettre des meublés de tourisme couverts par une assurance habitation dans le parc locatif conventionnel, au moins jusqu’à la fin de l’année universitaire. Ils appellent les responsables de la ville et d’Angers Loire Métropole à discuter avec les bailleurs pour la mise en œuvre de ce plan. Leur proposition inclut aussi une coordination entre l’Université et les collectivités locales en vue de garantir le paiement des loyers des logements. Cette solution à très court terme répond au besoin urgent des étudiants qui n’ont pas encore trouvé un logement décent alors que la rentrée a déjà commencé en septembre. À moyen terme, les élus évoquent l’idée d’une véritable stratégie de création de logements articulée autour de la construction, la rénovation et la réhabilitation de biens immobiliers adaptés. Utiliser l’outil législatif pour contrôler les locations de courte durée La proposition concrète des élus comprend aussi un volet encourageant à appuyer sur le levier législatif pour réguler l’activité des meublés touristiques de courte durée. Selon eux, ces locations entraînent la raréfaction de l’offre de : logements conventionnels ; appartements destinés aux étudiants. Si les textes existants ne suffisent pas, des évolutions législatives peuvent être mobilisées afin de limiter la prolifération de locations meublées de type Airbnb dans la ville et ses environs. Angers compte cette année environ 44 000 étudiants, soit 2000 de plus que l’année dernière. Cette croissance régulière entraîne chaque année une course infernale aux logements étudiants dans la ville. Des initiatives citoyennes existent pour loger le plus d’étudiants possible, entre : l’opération « un lit pour la nuit » ; les plateformes gérées par les syndicats étudiants ; le service d’assistance de l’université. Malgré ces dispositifs d’entraide, 150 étudiants n’ont pas pu trouver de logements appropriés cette année.