Les inquiétudes s’accentuent auprès des professionnels concernant l’avenir du secteur immobilier craignant que les conséquences des coups d’arrêt de cette filière qui se sont essentiellement manifestés risquent de se prolonger sur une durée encore plus longue. Ce, en tenant en compte des différents éléments portant à croire à une telle éventualité. Tout comme l’Assurance habitation, le domaine de la construction de logements est l’une des nombreuses filières du secteur immobilier à enregistrer de lourdes conséquences suite aux impacts de l’épidémie du coronavirus. Le rapport statistique publié par le gouvernement à la date du 2 juillet dernier en donne la preuve en mettant en exergue des données chiffrées démontrant l’arrêt brutal des mises en chantier et de l’octroi de permis de construire entre mars et mai 2020. Des indicateurs portant d’ailleurs à croire que durant cette période correspondant à la mise en vigueur des mesures de confinement, ce segment était plongé dans une crise qui aurait tendance à se perpétuer si l’on croit les professionnels du domaine pointant du doigt des sources d’inquiétude concernant aussi bien l’offre que la demande. Confinement rime avec arrêt brutal des activités Pour le secteur de la construction de logements, confinement rime avec arrêt brutal des activités. C’est du moins, ce qu’a fait valoir le gouvernement à travers un communiqué précisant que : Le début du confinement généralisé à partir du 17 mars a clairement marqué une rupture Loin de se contenter d’une affirmation gratuite, l’exécutif a publié un rapport pointant dans ce sens pour le mois de mars à mai 2020 en précisant que durant cette période, la France n’a enregistré que 53 900 mises en chantier se traduisant d’ailleurs par une chute considérable de 44% par rapport en 2019 pour le même trimestre. Un indicateur donnant la preuve que le système était en berne, alors qu’à travers cette note, le ministère a également mis en avant un autre indice se manifestant à travers la chute de 40% à 65 700 unités des permis de construire délivrés par les mairies mettant un frein à la mise en examen des projets immobiliers. À noter que dans les deux cas, les pouvoirs publics ont tenu à souligner que d’une manière générale, ces reculs ont touché tous les types de logements qu’il s’agisse de biens résidentiels, d’immeubles ou encore de programmes de lotissement. Les professionnels immobiliers s’attendent au pire L’arrêt brutal des activités dans le domaine de la construction de logement durant le confinement est certes une mauvaise nouvelle pour le système, mais d’après les professionnels immobiliers, le pire est à venir en soulignant que des dizaines de milliers de projets risquent de ne pas aboutir cette année, alors que la demande demeure relativement élevée. Une situation incitant ces derniers à penser qu’à cause du coronavirus, le pays s’expose à une crise de logement qui aura tendance à durer dans le temps. Dans cette optique, ces derniers estiment d’ailleurs que le problème de l’offre sera au rendez-vous en ce qui concerne le marché du neuf en pointant du doigt les différents facteurs rendant plus difficile l’octroi de permis de construire. À savoir : La perspective des élections municipales incitant les maires à mettre un frein depuis un an les projets potentiellement impopulaires pour les candidats ; La crise du coronavirus bloquant l’examen des permis de construire et prolongeant la période électorale de plusieurs mois. Et puisqu’il s’agit d’un déséquilibre, ces acteurs pensent que la demande sera aussi mise à l’épreuve pour la simple raison que les conséquences de cette crise sanitaire et économique ont impacté négativement le pouvoir d’achat des Français qui sera d’autant plus affaibli par le dispositif mis en place par le Haut conseil de stabilité financière (HCSF) à fin 2019. Celui encourageant principalement les organismes financiers à resserrer les vannes des crédits immobiliers dans le but d’éviter la montée en force des problèmes de remboursement et les risques de surendettement planant essentiellement sur les ménages au revenu le plus faible. Une mesure que le HCSF entend maintenir en se basant sur le fait que le déconfinement accélèrera la reprise rapide de l’immobilier.