Un rapport datant d’août 2019 établi par KPMG concernant les activités d’assurance hypothécaire de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) révèlent une situation financière « satisfaisante » en fin 2018. Dans tous les mauvais scénarios, les actifs l’emportent toujours sur les passifs. Une croissance économique faible constitue le plus grand risque financier. Résistance financière de la SCHL face à des situations graves La SCHL est le plus grand assureur hypothécaire au Canada, ce qui explique que l’état de ses finances soit important pour le système financier et l’économie en général. Malgré un virage vers les prêts hypothécaires non assurés ces dernières années, ses derniers résultats trimestriels montrent qu’elle a couvert plus de 69 000 logements au cours du 3e trimestre pour un total de 433 milliards de dollars. D’après le rapport, Une croissance économique faible représente la plus grande menace pour la SCHL Dans la mesure où elle pourrait faire tomber le coefficient de suffisance du capital en dessous de l’objectif sectoriel fixé par Bureau du surintendant des institutions financières. Le régulateur exige en effet un ratio de capital disponible de 150 % de son capital minimum requis. Or, au 30 septembre, la SCHL affichait un ratio de 197 %. Selon un communiqué, des tests annuels dynamiques d’adéquation des fonds propres des activités d’assurance d’emprunt immobilier de la SCHL sont menés dans le but d’obtenir un avis indépendant sur la suffisance du capital. Son porte-parole précise que la société d’État évalue annuellement ses niveaux de capitaux globaux Afin de déterminer (sa) capacité à résister à des scénarios graves, mais plausibles. Au cours des dernières années, ces scénarios ont inclus un « stress financier », un prix du pétrole durablement bas, une guerre commerciale mondiale, des tremblements de terre, des cyberattaques et des éruptions volcaniques. Les résultats montrent que la SCHL dispose d’avoirs en capital suffisants pour gérer des situations très graves et affirme d’ailleurs élaborer des plans d’action internes pour des scénarios extrêmes, y compris une croissance économique lente. Pendant la crise de 2008, le Canada s’en est mieux tiré que la plupart des pays, en partie grâce à la SCHL qui agit comme amortisseur économique, a ajouté le porte-parole. Le programme d’achat de prêts hypothécaires assurés a fourni aux banques nationales des liquidités d’exploitation, contribuant ainsi à stabiliser les marchés du logement et le système de financement du logement. Une faible croissance économique, principale menace pour la situation financière de la SCHL Important Toutefois, l’édition du 2019 révèle que la menace la plus importante pour la situation financière de l’assurance hypothécaire est un scénario économique défavorable à faible croissance. Pour rappel, cette couverture vise à protéger les prêteurs des éventuelles défaillances des emprunteurs. Une assurance par défaut est requise lorsque les emprunteurs versent un acompte de moins de 20 % de la valeur d’une maison et que le coût de la prime est répercuté sur l’acheteur. Bien que les niveaux de chômage au Canada soient proches de leurs plus bas historiques, les craintes à l’égard de l’économie ne sont pas totalement apaisées. Selon Le Bureau du surintendant des faillites Canada, Avec le ralentissement de la croissance économique canadienne en fin 2019, le pourcentage de ménages insolvables a progressé de 9,5 % par rapport à 2018. Ils devraient être encore plus nombreux en 2020, d’après les analystes. L’Association canadienne des professionnels de l’insolvabilité et de la réorganisation (ACPIR) indique que La dette des ménages canadiens s’élève à un niveau record de 2,3 billions de dollars, dont environ 1,5 billion de dollars sont liés aux hypothèques. Elle explique que le logement représentant une part importante du budget mensuel des ménages, Le moindre problème d’emploi augmenterait certainement le taux d’insolvabilité. Le rapport de KPMG recommande le développement de meilleurs signaux d’alerte d’une profonde récession afin de mieux anticiper les dividendes que la société d’État verse au gouvernement fédéral. En ce qui concerne les futurs tests de résistance financière, le rapport mentionne notamment l’impact des mesures incitatives pour l’achat d’une première maison instauré sous le gouvernement libéral, car il s’agit d’une hypothèque à capital partagé qui n’est pas reflétée dans le rapport.