Depuis 2010, les évolutions réglementaires se sont succédé afin de réduire le coût de l’assurance pour les souscripteurs d’un crédit immobilier. Le recours à un contrat individuel permettrait ainsi de payer jusqu’à 10 fois moins cher pour la même couverture. Mais peu désireuses de perdre leurs clients, les banques. Trois évolutions législatives pour des milliers d’euros d’économies Pour libéraliser la concurrence sur le marché de l’assurance emprunteur et faire baisser les prix, le droit de choisir sa couverture auprès d’un établissement autre que celui qui accorde le prêt a été introduit en 2010 par la loi Lagarde. Ces dispositions ont été complétées en 2014 par la loi Hamon qui autorise le changement de contrat durant la première année du crédit. La possibilité de résiliation est devenue annuelle en 2018 avec l’amendement Bourquin, quelle que soit l’ancienneté du prêt. Important Pour certains profils associés à un niveau de risque faible, le choix d’une formule individuelle est synonyme de plus de 10 000 euros d’économies sur la durée totale de l’emprunt. C’est notamment le cas des trentenaires en bonne santé non-fumeurs qui travaillent sous CDI dans un environnement non dangereux. Malgré ces efforts, peu de nouveaux souscripteurs ou détenteurs d’emprunts sont effectivement protégés par une compagnie indépendante. Jusqu’en 2018, les banques dominaient encore avec plus de 85 % de parts de marché, quasiment au même niveau que les années précédentes. Les solutions défensives des banques contre la délégation d’assurance Ce bilan mitigé ne signifie pas pour autant que la législation est totalement inefficace. Mieux informés et conscients des avantages financiers qu’ils peuvent tirer d’une délégation d’assurance, les clients sont de plus en plus nombreux à tenter leur chance. Mais les banques, peu enclines à perdre une source de revenus non négligeable, contre-attaquent généralement avec un rabais variant entre 20 % et 30 % sur la prime associée à leur contrat groupe. Et lorsqu’un tel geste ne suffit pas à rendre leur couverture plus attractive (notamment dans le cas des jeunes actifs), les prêteurs proposent une couverture individuelle. En effet, la plupart des groupes bancaires possèdent une filiale spécialisée dans l’assurance. Le courtage en assurance, une formule avantageuse pour les banques Et si le compte n’y est toujours pas, le conseiller bancaire endosse l’habit de courtier et lance une comparaison sur la plateforme interne à l’enseigne. Une mise en concurrence est alors faite entre : le contrat groupe, l’offre individuelle développée par la captive, quelques produits de différents producteurs. Grâce à un partenariat avec des intermédiaires spécialisés, cette activité a connu un essor notable en 2018. Elle permet aux banques de s’imposer également comme un interlocuteur privilégié pour l’assurance afin de placer par la suite d’autres produits comme l’assurance habitation. Important Enfin, le courtage est source de revenus complémentaires puisque les compagnies paient jusqu’à 20 % de commission aux distributeurs de leurs contrats. Pour le client, le système n’est pas toujours avantageux, dans la mesure où certains assureurs réintègrent la commission payée à la banque dans le montant de la cotisation. Les banques veillent néanmoins à ne pas appliquer de commission excessive afin de conserver un écart suffisant entre les coûts du contrat collectif et de l’offre individuelle.