Victimes de l’exode rural, de nombreuses villes italiennes se sont vidées de leurs habitants au fil des années. Alors, pour attirer de nouveaux arrivants, certaines mairies ont eu l’idée de lancer un programme de vente de maisons à un euro. Le principe est simple : les logements vendus se trouvaient dans un état de délabrement avancé ou étaient laissés à l’abandon. Les futurs acquéreurs devaient s’engager à les réhabiliter. Si le projet avait de quoi séduire, des couacs étaient toutefois venus s’immiscer dans les opérations. En effet, les anciens propriétaires et autres héritiers de ces bâtisses affirment aujourd’hui avoir été trompés. Ils expliquent que les transactions sur leur bien étaient conclues à leur insu. Des malentendus et des actes de propriété difficiles à fournir Avec comme objectif de relancer le secteur et en même temps de rénover le parc immobilier tout en redynamisant les communes, l’opération avait tout l’air de la bonne idée. De plus, il s’agissait d’une opportunité intéressante pour les aspirants à la propriété qui souhaitaient se lancer dans un projet immobilier. Sur fond de crise sanitaire, le marché immobilier en Italie a enregistré un accroissement de la demande. Les ménages cherchaient à changer d’air après le premier confinement. Ces maisons vendues à un euro apparaissaient alors comme une aubaine à ne pas manquer. D’autant plus que, depuis la crise, la situation financière des ménages s’est considérablement dégradée. Souscriptions et rachat de crédits étaient devenus des pratiques courantes. ImportantMais malheureusement, l’opération fait face à quelques couacs, des litiges opposant les propriétaires des maisons aux municipalités qui les abritent. Si les élus locaux assurent avoir pris toutes les dispositions nécessaires pour informer les propriétaires des résidences concernées par le programme, les propriétaires affirment que les transactions ont été menées sans leur accord. Aujourd’hui, les ayants droit, dont certains vivent à l’étranger (Canada, Argentine…), exigent réparation, entrainant la suspension momentanée du programme. Mais pour les prétendus propriétaires, il reste encore à prouver qu’ils le sont vraiment ; ce qui n’est pas chose aisée pour certains puisqu’ils sont dans l’incapacité de fournir un titre de propriété. Les propriétaires sommés de procéder à la réhabilitation Certaines communes concernées par le programme ont reconnu la légitimité de la démarche des propriétaires et accepté de suspendre le programme. Toutefois, elles ne semblent pas décidées à renoncer à la réhabilitation de leur parc immobilier. Ainsi, elles exhortent les propriétaires à qui elles viennent de restituer les biens à entreprendre des travaux de rénovation.