Les dernières statistiques de la Banque de France montrent une baisse inattendue du nombre de dossiers de surendettement en 2020. 66 % d’entre eux concernent des demandeurs d’emploi et des personnes inactives, mais 34 % d’actifs, qui disposent parfois de revenus corrects, ne parviennent plus à rembourser leurs dettes. Recul inattendu du surendettement en 2020 malgré la crise La Banque de France vient de publier une enquête typologique sur le surendettement des ménages. Les chiffres montrent un Endettement global de 4,8 milliards d’euros correspondant à 108 731 dossiers. La baisse de 24 % sur un an peut surprendre alors que la pandémie a entrainé une baisse ou une perte de revenus dans un contexte de crise. Ce phénomène serait dû, selon le directeur des particuliers au sein de l’institution, à la Baisse des dépenses des ménages, qui a entrainé un accroissement inédit de l’épargne, permettant de préserver l’équilibre de leurs finances. En revanche, Mark Beguery estime que La typologie des demandeurs reste "classique" avec 40 % d’inactifs (retraités, personnes en arrêt maladie longue durée ou souffrant d’invalidité, particuliers sans profession, etc.) et 26 % de chômeurs. Sur le critère de l’âge, la tranche des 35-64 ans est la plus représentée, puisqu’elle regroupe 67 % des Français surendettés. Mark Beguery Impact sur les ménages aux revenus plus élevés Mais l’analyse leur a réservé une autre surprise. Important En effet, 34 % des dossiers reçus par la Banque de France en 2020 étaient des salariés ou des actifs indépendants travaillant sous CDI ou CDD. Selon Mark Beguery, Une personne surendettée sur 4 gagnait bien sa vie. Mark Beguery Cependant un accident de la vie peut avoir chamboulé leur situation financière : maladie grave, séparation ou divorce, décès du conjoint... D’autres sont de mauvais gestionnaires, qui dépensent trop, ou qui accumulent les emprunts. L’expert dénonce notamment L’impact des crédits à la consommation, présents dans 75 % des dossiers, bien que leurs encours ne pèsent que 37 % de la dette globale. Mark Beguery Malgré les rachats de crédits pour tenter d’alléger les mensualités et retrouver un reste à vivre suffisant, le compte courant se retrouve régulièrement dans le rouge, entrainant l’application par les banques des pénalités pour dépassement de découvert. 44 % des demandeurs en ont fait les frais en 2020, aggravant leur endettement. Dans l’incapacité d’honorer leurs échéances, ces emprunteurs doivent s’engager dans une procédure de surendettement afin d’obtenir un moratoire ou un effacement de leurs créances. Alors que la crise perdure, le gouvernement renforce son réseau de Points conseil budget afin d’améliorer la sensibilisation et la prévention des ménages en difficultés et éviter une précarisation extrême.