Un fait prévisible... En raison de la crise sanitaire liée au coronavirus, le volume des créances en souffrance au Maroc a connu une évolution notable l’année dernière. L’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS) et l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) ont confirmé une hausse de 13,9 % dans un rapport qu’elles ont communément rédigé et publié récemment. Une relation de cause à effet La hausse de 13,9 % constatée sur le volume des créances en souffrance obéit à une logique presque imparable. Le coronavirus a amené les autorités marocaines, à l’instar du reste du monde, à décréter une période de confinement. Presque tous les secteurs d’activités ont observé un arrêt forcé, causant des pertes de chiffre d’affaires, mais également une baisse conséquente de revenus pour les ménages. Important Dans ces conditions, il est apparu beaucoup plus difficile de faire face aux nombreuses dettes, le cas notamment des crédits contractés auprès des banques. Ces dernières ont ainsi dû analyser une nouvelle fois la situation de leurs clients (entreprises et particuliers) et relever le type de créance qui devrait être réaffecté à la catégorie « Créances en souffrance ». À l’issue de ce bilan, il en est ressorti un total de 80 milliards de dirhams (MMDH) de créances dont le recouvrement suscite l’inquiétude. En comparaison avec les informations relevées l’année précédente, le volume a donc progressé de 13,9 %. 82 % des créances compromises Les éléments mentionnés dans ledit rapport ne sont pas de bon augure pour la relance économique puisque selon le document, Important Les banques marocaines doivent s’attendre à perdre définitivement 82 % des créances en souffrance, soit 65,1 MMDH. Le reste est divisé en créances douteuses (11 %, soit 1,7 MMDH) et pré-douteuses (7 % soit 142 millions de dirhams). Des mesures ont été prises Face à cette situation alarmante, les banques n’ont eu d’autres choix que d’augmenter leurs provisions de 13 % environ, ce qui devrait couvrir en moyenne 69 % des créances en souffrance. La situation des trois banques systémiques (les banques les plus influentes sur l’Économie nationale) est particulièrement surveillée. Ces dernières ont constitué des provisions pour couvrir 68 % des créances susceptibles d’être « perdues ». Quant aux clients des banques, pour éviter le surendettement, un rachat de crédit ou la négociation d’une procédure de facilité de paiement est fortement conseillé.