L’envolée des prix immobiliers à Paris semble enfin ralentir avec la crise du Covid-19. Les acheteurs se détournant progressivement de la capitale, la tension immobilière diminue selon les acteurs du marché. La barre des 11 000 euros par mètre carré pourrait ne pas être franchie et les délais de vente s’allongent pour certains types de biens. Pas de chute, mais une baisse d’activité Pour les professionnels de l’immobilier, « les prix parisiens ne chutent pas, mais la hausse ralentit ». Le phénomène est dû en grande partie à une tendance des acheteurs à s’éloigner du centre des grandes villes, le confinement ayant réveillé des envies d’espace et d’extérieur chez les Français. À Paris, si la plupart des agents excluent toute inversion de la tendance, dans un contexte de crise, tous s’accordent sur une nette baisse du volume de transactions. La frénésie constatée en sortie de confinement et qui a créé un effet de rattrapage est désormais retombée. Ce mouvement se manifeste par un relâchement de la tension immobilière, indicateur qui mesure le rapport entre l’offre et la demande. Des spécialistes estiment même que Le cap symbolique des 11 000 euros n’est pas près d’être atteint. Une affirmation contredite par les notaires qui, au vu des compromis de vente signés dernièrement, estiment que La moyenne pourrait franchir ce seuil en fin d’année ou au plus tard début 2021. Ralentissement plus marqué pour les appartements de plus de 100 m² Néanmoins, l’ampleur de la décélération diffère selon le type de biens. Ainsi, malgré la crise, les prix des studios et trois-pièces de petite taille sont restés stables, soutenant l’activité. En revanche, le segment des grands appartements de plus 100 m² piétine. Il faut dire que l’offre a nettement augmenté depuis la fin du confinement, de nombreux propriétaires cédant leur bien afin de racheter un logement plus petit en ville et s’offrir une résidence secondaire. De plus, une partie des salariés poursuit en télétravail et cherche un meilleur cadre de vie pour leur famille. Tous ces potentiels acquéreurs profitent des taux d’intérêt toujours très faibles pour une financer une accession, un investissement locatif ou un rachat de crédits. Ayant davantage de choix, forts d’un pouvoir accru, ils prennent le temps de comparer, ce qui allonge les délais de vente, et négocient selon les agents « entre 2 % à 3 % du prix proposé ». De leur côté, les vendeurs n’osent plus trop marger sur les prix, de peur de ne pas trouver preneur, contrairement aux années précédentes où ils pouvaient obtenir le montant souhaité en patientant quelques mois. Il reste à voir si cette décélération se traduira en 2021 par des décotes vraiment plus intéressantes.