Au Canada, les ménages ont vu leurs dettes gagner en importance ces dernières années. La dégringolade des taux d’intérêt y est pour beaucoup. Désormais, les Canadiens doivent plus d’argent qu’ils n’en gagnent. Faut-il s’en inquiéter ? « Pas vraiment ! », s’accordent à dire les observateurs. Pour l’instant, les défauts de paiement restent rares. Évolution moins rapide du revenu par rapport à la dette Les taux bas ont été une véritable aubaine pour les emprunteurs, que ce soit ceux qui ont décidé de se lancer dans des projets immobiliers ou ceux qui se sont autorisés quelques achats importants pour améliorer leur confort au quotidien (biens d’équipement, voiture…). Mais cela a aussi contribué à aggraver leur endettement. À titre de comparaison, au Canada en 1990, pour 100 dollars de revenus, le ménage détenait en moyenne 85,42 dollars de dettes. En 2019, pour le même revenu, le ménage est endetté à hauteur de 176,23 % (chiffres du 3e trimestre). Important À première vue, les ménages semblent être en surendettement, mais ce taux d’endettement ne traduit pas vraiment leur véritable situation financière. Bien que la dette ait progressé plus rapidement que le revenu, les ménages bénéficient de conditions de crédit assez confortables pour y faire face. À cause de la hausse des prix, dans l’immobilier notamment, les Canadiens ont également augmenté le montant de leur emprunt. Pour autant, le remboursement ne devrait pas poser trop de problèmes puisque le coût de revient de ce crédit reste moindre. D’ailleurs, les défauts de paiement sont rares. Des possibilités accrues Les Canadiens disposent désormais de nombreuses alternatives pour payer leurs créanciers et ne pas tomber dans le surendettement. Ils peuvent par exemple compter sur leurs actifs, lesquels pourront toujours être revendus en cas de coup dur. Un ratio existe pour déterminer la capacité de l’emprunteur à faire face aux remboursements uniquement par le biais de ses actifs. Il s’agit du RDA, une mesure jugée plus fiable par beaucoup d’observateurs pour évaluer la situation financière des ménages. Par ailleurs, avec la baisse continuelle des taux, la période est propice à la négociation de rachat de crédits. Tant que la conjoncture ne change pas, la renégociation de prêts reste l’une des meilleures solutions pour réduire les mensualités. Les ratios peuvent être trompeurs Comme le souligne un conseiller financier, Les différents ratios et mesures peuvent être biaisés et ne témoignent pas de manière fidèle de la situation financière des ménages. Pour illustrer ses propos, le conseiller prend l’exemple d’un particulier, dont le taux d’endettement avoisine les 324 %. Parmi les solutions proposées audit particulier, il lui est possible de rembourser convenablement ses crédits tout en disposant d’une source supplémentaire de revenus. Le conseiller lui a simplement suggéré de revendre sa maison, une des principales causes de son endettement.