Au Maroc, le confinement imposé pour freiner la propagation du coronavirus a privé un tiers de la population d’une source de revenus. Les ménages pauvres ont été plus durement touchés que les autres catégories sociales, puisque 44 % d’entre eux se sont retrouvés sans ressources. C’est ce qui ressort d’une enquête menée par le Haut Commissariat au Plan, organisme marocain en charge des études. Le remboursement des prêts bancaires menacé L’absence de ressources financières des ménages marocains est une menace qui pèse clairement sur la santé financière des banques. Non seulement il sera impossible de négocier un rachat de crédits, mais en plus les risques de défaillance seront élevés. Important Ainsi, la classe moyenne largement bancarisée est victime à 26,2 % des pertes de revenus. La classe aisée n’a été touchée qu’à 10 %. Pour la classe sociale la plus pauvre, la perte de ressources concerne plus de 44 % de cette frange de la population. Pour l’instant, aucun chiffre n’est disponible du côté des banques pour mesurer l’impact réel de l’insolvabilité de certains clients. Des moratoires ont été accordés, mais il est encore impossible de dire si les emprunteurs pourront reprendre leurs échéances à la fin de la date butoire. Le confinement au Maroc prend officiellement fin le 10 juin, bien que l’assouplissement des mesures ait été constaté depuis la fin du mois de mai. L’épargne et l’endettement à la rescousse Pour faire face à l’absence de ressources financières, de nombreux Marocains ont dû trouver des moyens alternatifs. Ainsi, environ 22 % ont été obligés de puiser dans leur bas de laine afin de survivre au confinement. En milieu rural, cette proportion atteint 26 %, contre 20 % en ville. Pour les ménages qui ne disposent pas d’une épargne, l’endettement a été l’unique recours possible pour subvenir à leurs besoins quotidiens. L’enquête du HCP a révélé que 14 % des ménages chérifiens ont eu recours à un crédit bancaire. Concernant les aides accordées par l’État, un peu moins de 20 % ont reçu des fonds pour compenser la perte de leur emploi. Avec ou sans aide publique, seuls 38 % des foyers marocains peuvent couvrir leurs dépenses journalières. Un peu moins de 10 % arrivent à épargner.