Inquiets pour leur avenir, les Français dédient une part toujours plus conséquente de leurs revenus à l’épargne. La France est même considérée comme le champion européen de l’épargne, après l’Allemagne. Selon les données publiées par l’Insee, les ménages tricolores ont mis de côté 14,2 % de leur revenu disponible brut en 2018. Ce taux est plus faible que pour les Allemands (18 %), mais plus important que pour les Italiens (10 %). Pourquoi ce taux d’épargne élevé ? Les raisons avancées par les économistes pour expliquer ce haut taux d’épargne français ne font pas toujours l’unanimité. Le chômage persistant en France pourrait inciter les ménages à épargner, mais dans ce cas, les Italiens auraient également de bonnes raisons de mettre de l'argent de côté. Cet appétit prononcé pour l’épargne peut aussi être attribuable au manque d’information sur le système actuel en matière d'État-providence, via les retraites, qui constitue pourtant une garantie suffisante pour assurer les vieux jours. Les Français qui redoutent l’endettement et notamment le recours au regroupement de crédit, préfèrent ainsi jouer la carte de la prudence face à un avenir incertain. Important Par ailleurs, ils sont plus enclins à investir leur épargne dans l’immobilier qui reste une valeur refuge. Lorsque les prix des actifs immobiliers grimpent, cela a un impact sur le taux d'épargne rapporté au revenu disponible. 14,9 % de taux d’épargne en 2019 Les deux dernières années, les ménages français n’ont cessé de mettre toujours de l’argent de côté. Le taux d’épargne en 2018 était de 14,2 % de leur revenu disponible. En 2019, celui-ci pourrait grimper à 14,9 %, selon l’Insee. Ce taux laisse entrevoir que la France figure parmi les pays du Vieux Continent où les foyers sont de grands épargnants. La raison de cette progression du taux d’épargne peut être liée aux taux d’intérêt bas, Éric Heyer d’après Éric Heyer, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). En effet, les Français sont tentés d’épargner pour toucher les intérêts générés par leur capital. Par ailleurs, le dynamisme de l’activité économique avec la hausse des créations d’emplois et la politique fiscale du gouvernement en 2019 ont eu un impact positif sur le pouvoir d’achat des Français. Celui-ci a bondi de +2 % l’année dernière. C’est même la plus forte progression enregistrée depuis 2007.