Le rapport de la Banque de France publié fin septembre confirme la nette décrue du surendettement, dans la continuité des sept années précédentes. Malheureusement, les ménages les plus fragiles socialement et financièrement restent les principales victimes du phénomène. De plus, le nombre de cas ne relevant pas des commissions de surendettement est en forte hausse. Le nombre de dossiers déposés recule Important Depuis l’été 2012, le surendettement recule en France. En septembre dernier, les commissions de surendettement de la Banque de France ont reçu 9 850 dossiers, soit 32 de moins qu’en août. Sur les neuf premiers mois de l’année aussi, la tendance est au repli (-11,9 %) avec respectivement 124 681 et 109 793 dépôts de dossier en 2018 et 2019. Sur l’ensemble de l’année dernière, l’institution annonce un total de 162 936 dossiers remis, soit plus de 18 000 de moins qu’en 2017. Important Mais la baisse marquée des demandes déclarées recevables inquiète. En effet, de 11 355, elles sont passées à seulement 9 816. Ce mouvement pourrait signifier qu’un nombre important de cas de surendettement ne peuvent être traités par les commissions, ce qui pose la question du devenir des personnes concernées. Les ménages les plus fragiles sont les plus touchés Important D’après les résultats de l’« Enquête typologique 2018 sur le surendettement » de la Banque de France, les plus touchées par ce fléau sont les populations fragiles de par leur situation familiale ou en matière d’emploi. Une personne surendettée sur deux vit sous le seuil de pauvreté, et plus d’un quart d’entre elles sont actuellement en recherche d’emploi. Près de 70 % des dossiers sont portés par des personnes seules et 22 %, par des familles monoparentales. Les femmes et mères qui élèvent seules leurs enfants sont particulièrement exposées, notamment à cause de l’écart de revenus par rapport à leurs pairs masculins. Le poids des crédits à la consommation diminue L’analyse de la composition des charges d’endettement dans les dossiers présentés montre la prépondérance (75 %) des dettes financières, les principales sources des difficultés des ménages étant les échéances de remboursement des crédits immobiliers et à la consommation de tous types, à parts égales à 35 %. Important Toutefois, les prêts à la consommation sont désormais absents de 20 % des dossiers. Cette évolution pourrait s’expliquer par le durcissement des conditions d’octroi, en particulier du crédit renouvelable, imposées par la loi Lagarde de 2010 et la loi Hamon de 2014. Pour éviter le surendettement, nombre de Français tentent le rachat de crédits. En regroupant diverses dettes en cours en un contrat unique à la durée allongée, ils allègent leurs mensualités. Cette opération leur offre un peu de répit à court terme afin de rééquilibrer leurs finances.