Les Marocains n’ont jamais eu autant recours au crédit qu’actuellement. Les chiffres en attestent. Selon les données publiées par les banques, le montant de crédits accordés aux ménages au cours des huit premiers mois de l’année s’est élevé à 14 milliards de DH. Ce qui porte l’encours total des crédits détenus par les particuliers à 360 milliards de DH à fin août. Plus que jamais, les autorités financières au Maroc mettent en garde contre le risque d’endettement excessif. Leur crainte semble justifiée, étant donné que le nombre de défauts de paiement s’est fortement accru dernièrement. Comment expliquer cette forte hausse du volume des crédits ? Au Royaume chérifien, la consommation interne carbure au crédit. En effet, les ménages marocains n’ont jamais été aussi endettés. Important Preuve de cette appétence grandissante pour l’emprunt bancaire, ces deniers ont vu leur dette exploser en quatorze ans (+300 %), pour atteindre un volume total de 360 milliards de DH. Fait encore plus significatif, la dette des particuliers représente désormais 31 % du PIB du pays. Celle-ci est composée essentiellement de dette immobilière (64 %). Le reste est constitué de prêt à la consommation, réparti comme suit : prêts personnels (65 %) ; crédit auto (24 %) ; crédits affectés à l’achat d’équipements électroménagers (11 %). En parallèle, le taux des défaillances chez les emprunteurs atteint 7,8 % et le montant des prêts non remboursés avoisine les 28,4 milliards de DH (+12,5 %). Important Même si le ratio d’endettement moyen s’établit à 30 %, le risque de surendettement est important pour bon nombre de Marocains. Selon l'analyse des économistes, plusieurs facteurs expliquent cette hausse alarmante du volume de crédits souscrits par les ménages au Maroc : revenu insuffisant par rapport aux besoins de consommation ; publicité intempestive et omniprésente ; conditions d’octroi de crédits très souples ; tendance baissière des taux d’emprunt depuis 2017. Afin d’améliorer leurs situations financières, les ménages ayant accumulé des dettes doivent recourir au regroupement de crédits. Cette opération leur permet de limiter le risque de défaillances, étant donné que la mensualité et la durée de remboursement sont ajustées aux capacités financières de chacun. Le niveau d’épargne en repli Avec la forte croissance de l’encours des crédits, le niveau d’épargne des ménages régresse sensiblement. Le patrimoine financier progresse ainsi à un rythme moins soutenu pour 2019 (4,4 %), ce taux a baissé de 1 point comparé à la moyenne établie pour les 5 dernières années (5,4 %). D’ailleurs, une étude menée par le Haut-commissariat au Plan a révélé que Le pourcentage des foyers pouvant épargner une part de leurs revenus se limite à 5,4 %. La plupart d’entre eux (83 %) choisissent de placer leurs économies dans des comptes de dépôt.