Dans le cadre d’une étude sur l’évolution du pouvoir d’achat immobilier des Français en 2018, nous avons comparé la surface qu’il est possible d’acquérir à budget équivalent dans une vingtaine de grandes villes entre 2017 et 2018, ainsi que sur les deux dernières années. Un rapide coup d’œil en arrière pour mieux anticiper l’avenir. Le pouvoir d‘achat s’érode Important Résultats : nous pouvons en conclure que pour l’année 2018, le pouvoir d’achat immobilier des Français n’a chuté que très légèrement. Dans l’ensemble, la baisse reste minime, de 1 m² en moyenne. En revanche, dans les détails, son évolution diffère grandement selon les villes. Selon notre sondage, la capacité d’achat est en hausse dans quelques agglomérations, comme Le Mans, Saint-Étienne et Toulon. Elle est toutefois en recul dans d’autres grandes villes, comme à Angers où, à budget équivalent, les candidats à la propriété ont dû renoncer à 10 m² en un an. Il n’est resté stable que dans 8 villes. Important En revanche, sur les deux dernières années, le pouvoir d’achat immobilier s’est beaucoup plus érodé, en raison principalement de la flambée des prix. Les disparités entre les villes sont toujours aussi importantes. Ainsi, par rapport à 2016, à budget équivalent, la superficie achetable en 2018 s’est contractée de 9 m² à 14 m² dans une dizaine de grandes villes. C’est le cas dans les zones où le marché est tendu : Bordeaux (-14 m²), Nîmes (-13 m²), Marseille, Lyon (-9 m²). Perspectives rassurantes pour 2019 Pour 2019, contrairement aux prévisions pessimistes de certains analystes, nous restons sur une perspective positive concernant l’évolution du secteur. En effet, compte tenu de la morosité actuelle, de la faiblesse de l’inflation et du taux directeur de la BCE – qui, selon son gouverneur sera encore maintenu à 0 % pendant une certaine période, et ce, malgré la fin des rachats de crédits massifs –, tout laisse à croire que les taux d’emprunt resteront faibles, du moins sur le premier semestre 2019. Important Concrètement, jusqu’au printemps 2019, les taux moyens seront inférieurs à 2 % pour les prêts souscrits pour une durée inférieure à 25 ans. Aucune évolution majeure n’est ainsi attendue sur la première moitié de l’année. En revanche, pour attirer les bons profils, les banques continueront d’appliquer des décotes. Les dossiers les plus intéressants pourront espérer gagner 3 à 4 points d’écart. Par exemple, pour un prêt sur 20 ans, les taux de crédit immobilier tourneront autour de 1,65 % pour un emprunteur « lambda », contre des taux inférieurs à 1,50 % pour les meilleurs profils. Loin d’être immuables, ces prévisions dépendent toutefois d’autres paramètres, comme le niveau d‘activité en ce début d‘année. En effet, le risque de ralentissement du marché, dû à l’effet psychologique du mouvement des Gilets jaunes et du nouveau mode de prélèvement de l’impôt sur le revenu, n’est pas à exclure.