À 3 112 milliards d’euros, qui correspondent à 132 % du Produit intérieur brut (PIB), l’endettement des ménages et des entreprises se situe au-dessus de celui de toutes les principales économies de la zone euro. La Banque de France a de nouveau tiré la sonnette d’alarme, s’inquiétant des potentielles conséquences de cette tendance haussière sur la consommation et l’économie. Les Français détiennent le record d’endettement de la zone Europe Selon cette institution, « L’endettement du secteur privé non financier a diminué dans les grands États européens entre fin 2009 et fin 2018 ». Important La France fait exception, cet indicateur affichant une croissance de 20 points de PIB au cours de la période et dépassant la moyenne de la zone de 13 points de PIB. Aujourd’hui, la BdF indique que « L’Hexagone détient le record de la zone sur ce critère ». Bien qu’il reste en deçà des niveaux observés outre-Manche et outre-Atlantique, cet endettement excessif préoccupe les autorités. À l’automne 2018, le gouverneur de la Banque avait déjà exprimé ses inquiétudes concernant sa hausse, à un rythme annuel supérieur à 5 %, nettement plus rapide que celui de l’économie nationale. Pour préserver leur équilibre budgétaire, des milliers de ménages en difficultés ont eu recours au rachat de crédits. L’allongement de la durée de remboursement du nouveau prêt regroupé leur permet d’alléger leurs mensualités et d’assainir leurs finances. La hausse du ratio dettes et revenus menace la consommation La part du crédit immobilier sur la dette totale des ménages a sensiblement augmenté dans un contexte de faiblesse historique des taux d’intérêt. Important En 2018, les financements souscrits pour l’accession à la propriété pesaient ainsi pour 81 % de l’endettement des Français. En revanche, d’après l’analyse des dossiers de surendettement, seul un tiers des situations de surendettement sont dus à un emprunt à l’habitat. En revanche, 27 % des cas ont pour origine des prêts à la consommation, dont ceux destinés à l’acquisition d’un véhicule sont les plus nombreux (63 % des endettés en détiennent un). La faute incombe à un coût d’utilisation d’autos et motos en constante progression, alors que les revenus des ménages évoluent à un rythme beaucoup moins soutenu. Les dossiers d’endettement contiennent également des crédits contractés pour raisons personnelles et ceux affectés à l’achat de biens d’équipement (11 %). Pour la Banque de France, « La dégradation du rapport entre dettes et revenus disponibles, ainsi que le poids croissant du coût des crédits constitue un risque majeur ». En entraînant une réduction de la consommation des ménages, moteur traditionnel de la croissance économique, le mouvement pourrait avoir des répercussions lourdes. Le mal est peut-être même déjà fait, les dépenses en biens des Français ayant stagné entre avril et juin 2019.