Grévistes, râleurs, casseurs… Véritable paradoxe, selon les sondages, les Français ne sont pas « contents » alors qu’ils reçoivent beaucoup d’aides. Chaque année, la France dépense près de 1 100 milliards d’euros, presque l’équivalent de 50 % du produit intérieur brut, sous forme d’aides, dont 759,5 milliards en aides sociales, soit 32 % du PIB. Des aides monumentales À titre de comparaison, les aides sociales représentent 22 % du PIB de l’OCDE. La France détient le record des prélèvements obligatoires avec 44,4 %, contre 34 % pour l’Allemagne. Ce qui explique d’ailleurs le manque de compétitivité des entreprises françaises à l’export. Au fil des années, les aides n’ont cessé de se multiplier. En 2017, leur nombre a dépassé la barre des 400. À ce propos, il convient de faire la distinction entre les aides financées par les cotisations et celles qui sont directement versées par la caisse publique, lesquelles alourdissent les dépenses de l’État. Autre constat : en 1978, les dépenses publiques représentaient 43 % du PIB, soit 13 points de moins qu’aujourd’hui. Les Français sont « fatigués » et « stressés » Important Pourtant, les Français n’étaient pas aussi « mécontents » avant 1936 et pendant les trente glorieuses. À l’époque, il n’y avait ni déficit public, ni chômage, ni caisses de retraite, ni Sécurité sociale. Fixées à 6 %, les charges sociales salariées étaient trois fois moindres par rapport à aujourd’hui. Celles des employeurs étaient largement inférieures aux 42 % actuels (15 % en 1966, 4% en 1930). De même, les Français travaillaient beaucoup : 10 heures/jour jusqu’à 65 ans. De nos jours, avec la semaine de 35 heures et la retraite à 62 ans, les Français se disent plus « fatigués » et « stressés ». Un paradoxe, car plus la durée du travail a diminué, plus les Français ont du temps libre pour les loisirs, plus ils reçoivent d’aides ; et plus ils sont critiques et mécontents. Un haut niveau d’endettement Il faut savoir que par rapport au changement et au confort de la vie moderne (loisirs, appareils et équipements ménagers, voiture, mobiliers…), les revenus ne suffisent plus. Les besoins financiers augmentent. Les ménages souscrivent des crédits, et sont parfois surendettés. Le rachat de crédits se vulgarise. Ajouté à cela le fait qu’à mesure que le taux de chômage s'est creusé au fil du temps, de nouvelles aides ont fait leur apparition pour assurer la cohésion sociale, de sorte qu’aujourd’hui le pays a atteint un niveau d’endettement excessif : la dette s’élève à 2 300 milliards d’euros, soit 96,7 % du PIB, correspondant ainsi à 73 251 euros/ménage et 36 626 euros/habitant. Le coût de la dette (gestion, intérêts et remboursements) se chiffre chaque année à 300 milliards d’euros.