Les assureurs doivent réinventer leur modèle pour faire face au développement de la téléconsultation

Écrit par La rédaction Meilleurtaux . Mis à jour le 24 février 2021 .
Temps de lecture : 3 min

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Publié le lundi 22 février 2021 12:20 par la Rédaction Meilleurtaux

La crise du Covid-19 a tout fait basculer. L’Assurance maladie tend à s’impliquer dans la prise en charge des télémédecines. Une évolution qui ne va pas sans impacter le marché des assureurs. Pour garder leur positionnement, ils doivent repenser leur modèle économique. En même temps, ils doivent trouver un moyen de se démarquer.

La crise sanitaire a favorisé le recours à la téléconsultation. Selon les chiffres avancés, 6 % des consultations en médecine générale ont été faites à distance en 2020. Chez les acteurs du marché, la situation a permis de prendre conscience des lacunes existantes. C’est notamment le cas des organismes en charge de la complémentaire santé. En effet, l’essor de la téléconsultation a montré les limites du modèle économique des premières plateformes qu’ils ont financées.

Pour rester sur le marché, une réadaptation semble nécessaire. Dans le même temps, il serait utile de créer de nouveaux produits e-santé. Il existe néanmoins des opportunités à exploiter.

Des solutions de financement pour les objets connectés

Les organismes complémentaires pourront ainsi se focaliser sur les objets connectés, qui ne bénéficient d’aucun financement à l’heure actuelle. C’est ce qu’indique la directrice générale de MesDocteurs, Marie-Laure Saillard. Ils constituent effectivement un appui pour la télémédecine, comme le souligne Cédric Aubouy, consultant et manager au sein du cabinet mc2i. Ils sont utilisés pour effectuer une partie de l’examen clinique.

Les mutuelles pourraient proposer une prise en charge pour ces équipements. Et ce, tout en réduisant l’impact sur la cotisation des bénéficiaires. Cela donne une piste à étudier, dans un contexte où la téléconsultation tend à se standardiser.

Elle permettait pourtant aux complémentaires de faire face à une standardisation progressive de leurs produits, et ainsi de les diversifier. Pour Cédric Aubouy, il est donc temps qu’elles trouvent un moyen de se distinguer, par l’intermédiaire de nouvelles offres d’e-santé.

Dans le même temps, il convient de renouveler leur modèle économique. En effet, avec la crise sanitaire, l’Assurance maladie a pris le dessus. Et le nombre de téléconsultations conventionnées financées par cette dernière a augmenté.

Les assureurs devancés par les entreprises du privé

Olivier Thierry, cofondateur et PDG de Qare, reconnait les limites des services proposés par les assureurs. Alors que de telles plateformes collaborent avec un réseau de médecins, ces derniers proposent des plateaux médicaux.

Selon le PDG de Qare, l’erreur a été de penser que la téléconsultation via des plateformes d’assistance et celle effectuée par un médecin sont identiques. Pour lui, les assureurs risquent de perdre leur notoriété le jour où les utilisateurs les mettent en comparaison. Et ce serait le cas actuellement.

Dans ce contexte, plusieurs éditeurs de solutions de santé choisissent de se tourner vers des entreprises privées, plutôt que de travailler avec les assureurs. C’est le cas de Qare mais aussi de Concilio.

Anne Claire Hay, responsable du marché santé et médico-social chez Mondial Assistance, n’est pas du même avis. Elle croit aux modèles en place. Selon elle, les plateformes de téléconsultation développées par les assureurs n’ont pas été conçues pour remplacer les médecins traitants. Elles auraient été proposées pour prendre le relais lorsque ces derniers ne peuvent pas recevoir les patients.

Par ailleurs, Cédric Aubouy souligne que les assureurs ont un avantage indéniable avec leur portefeuille de cotisants. Et ce, bien qu’ils n’interviennent que sur une partie du parcours de soins. De même, leur légitimité pour la fourniture de services de santé additionnels constituerait un atout.

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