Pour limiter les contaminations au coronavirus, l’Assurance Maladie a mis en place des cellules chargées du tracing des cas contacts par département. Dans le Bas-Rhin, la brigade anti-Covid a récemment observé une hausse significative du nombre d’appels émis par jour. L’activité de la plateforme a d’ailleurs été multipliée par deux, voire plus, depuis le lancement du dispositif après le déconfinement. En mai dernier, l’assurance maladie a affecté une partie de ses effectifs aux nouvelles cellules de contact tracing implantées dans tout l’Hexagone. Ce dispositif a été spécialement conçu pour briser les chaînes de contamination, suivant de la stratégie de déconfinement des pouvoirs publics. Il s’agit concrètement de plateformes d’appel visant à identifier et à repérer les cas contacts. Une fois retrouvées, ces personnes seront invitées à prendre des dispositions pour éviter de transmettre le virus à un autre individu. L’équipe de la CPAM du Bas-Rhin commence à s’inquiéter, car elle est passée de 30 appels par jour après le déconfinement à 70 ces derniers temps. Une organisation bien définie Selon les agents de la brigade, les cas contacts correspondent à un profil précis dépendant des conditions de rencontre avec le patient zéro (proximité physique, port de protection, etc.). Ce dernier terme désigne le sujet testé positif au Covid-19 causant le déclenchement du protocole de contact tracing. Autrement dit, toutes les personnes rencontrées dans la rue ne sont pas forcément des cas contacts potentiels. Le plus souvent, il s’agit plutôt des membres de la cellule familiale, des amis ou des collègues de travail. En revanche, le statut d’un individu peut changer en cas de non-respect des mesures sanitaires de rigueur (port du masque, gestes barrières, etc.). Important Au-delà de 10 cas contacts, la chaîne de transmission liée à un patient zéro devient un foyer de contamination ou cluster. Cette situation est du ressort de l’ARS (Agence régionale de santé). En effet, les cellules de contact tracing opèrent seulement dans leur département. L’Agence interviendra alors en s’efforçant de contenir le cluster de manière à ce qu’il ne se développe pas au niveau régional. Un protocole précis à suivre Important À l’issue d’un test positif, la brigade anti-Covid reçoit les coordonnées du patient zéro de son médecin traitant. Tout autre professionnel de santé réalisant le dépistage est également invité à transmettre ces informations pour garantir l’efficacité du système de contact tracing. Dès lors, le dispositif est lancé. Les conseillers de la cellule de la CPAM disposent de 4 heures environ pour contacter le patient zéro. Dans le cadre de leur mission, les enquêteurs sanitaires expliquent la raison de l’appel puis interrogent leur interlocuteur pour identifier les éventuels cas contacts. Le protocole se base sur une série de questions permettant de détecter les situations à risque. La discussion dure près d’une demi-heure. Ce laps de temps permet généralement d’aider le patient à se remémorer les personnes qui auraient pu être contaminées. Il s’agit le plus souvent d’individus avec lesquels le sujet contaminé a interagi dans un espace clos, sans masque, pendant plus de 15 minutes. En fonction de la situation, d’autres profils peuvent également ressortir au terme de la conversation.