La pandémie de Covid-19 a entraîné des restrictions de déplacements aussi bien au niveau national qu’international. Comment la crise sanitaire a-t-elle impacté la stratégie des entreprises qui envoient fréquemment des employés à l’étranger ? Quels sont leurs projets à l’heure où le virus circule toujours ? MSH International a mené l’enquête. MSH International se spécialise dans la mutuelle santé internationale à destination des cadres envoyés à l’étranger. Cette filiale de Siaci Saint Honoré a enquêté auprès de 57 grands groupes comptant de plus de 50 employés mobiles. Son étude montre que les entités qui ne souhaitent pas interrompre l’envoi de salariés à l’étranger estiment que l'expatriation est un élément essentiel de leur stratégie de croissance pour l’année prochaine. Elles considèrent également que cette solution est nécessaire pour fidéliser les talents et contribuer à la relance économique. L'Oréal, qui affiche une grande capacité de résilience, fait partie des entreprises qui ont adopté cette position. Apparition de nouvelles formes de mobilités avec la crise sanitaire Le coronavirus ne semble donc pas avoir perturbé les projets de certains groupes quant à l’expatriation de leurs employés. Quoi qu’il en soit, la crise sanitaire a donné lieu à de nouvelles formes de mobilités. Le directeur de MSH international, Frédéric Van Roekeghem, détaille : Les affectations virtuelles permettent de télétravailler dans certaines zones du monde, sous réserve de respecter une complexe réglementation fiscale et sociale. Frédéric Van Roekeghem L’enquête révèle que 17,5 % des entreprises sondées songent aux virtual assignments. Pour leur part, 35 % d’entre elles prévoient des séjours fréquents, mais plus courts. Par ailleurs, 17,5 % envisagent de recourir au commuting. Concrètement, il s’agit pour un salarié de travailler durant 5 jours à l’étranger et de revenir en France pour le week-end. L’étude indique en outre que 5 % des groupes sont susceptibles de miser sur des périodes de mobilité assurant davantage de flexibilité. Enfin, 3,5 % pensent à planifier des séjours d’une durée plus longue, mais dont la fréquence est réduite. Une politique d’expatriation qui reste globalement inchangée Dans le détail, 75 % des entreprises interrogées par MSH International ne comptent opérer aucun changement dans leurs plans de mobilité. De leur côté, 18 % des sondés ont rapatrié une grande partie de leurs salariés mobiles. 45 % d’entre eux évoluent dans les secteurs de la construction, de l’ingénierie, de l’énergie, du gaz et du pétrole. Enfin, seuls 3,5 % ont fait revenir de l’étranger l’ensemble de leurs employés. Les grands groupes, notamment les entités qui proviennent des secteurs des biens de consommation et de l’industrie, sont ceux qui font le plus preuve d’optimisme. En effet, ils sont 32 % à avoir l’intention de conserver leur politique d’expatriation d’ici la fin de cette année. 39 % des répondants, quant à eux, affirment être économiquement prêts à en adopter de nouveau. Néanmoins, ils considèrent que les contraintes instaurées par la pandémie comme les restrictions de vols, les quarantaines, etc. les freinent dans leur intention. Enfin, 24 % des entreprises interrogées se disent être obligées de limiter leur politique d’expatriation tandis que 5 % d’entre elles sont contraintes de suspendre tout projet y afférent.