Le 18 septembre dernier, les internautes ont été surpris par le bilan quotidien de l’épidémie de Covid-19 mis en ligne par Santé publique France. Le nombre de décès est en effet passé de 50 à 123 en seulement 24 heures. Les autorités ont expliqué l’origine de l’anomalie. L’incident a toutefois affecté la crédibilité de l’agence de santé. La transmission de l’information est cruciale dans le milieu médical et le secteur de la mutuelle santé. Elle permet en effet de garantir la qualité de la prise en charge des patients. Ainsi, les établissements de santé priorisent souvent le traitement des données. La pandémie de Covid-19 a toutefois perturbé l’ensemble du système. Pour certains hôpitaux, ce bouleversement se traduit par le fait de ne pas pouvoir communiquer leur bilan à temps. Les retards faussent pourtant les statistiques, aussi bien à l’échelle locale que nationale. Ces anomalies tendent par ailleurs à inquiéter la population. Les autorités s’efforcent néanmoins d’atténuer les craintes y afférentes. Vives critiques à l’encontre de Santé publique France Dès la publication des chiffres, le ministère de la Santé a tenu à expliquer leur augmentation brutale en évoquant un « rattrapage de données ». Les autorités sanitaires ont en effet reçu tardivement 237 dossiers de patients, comprenant 76 décès. Toutefois, ces cas dataient de plusieurs semaines, voire de plusieurs mois avant la déclaration. Il était néanmoins nécessaire de les intégrer aux statistiques nationales. Les résultats publiés par Santé publique France incluent ainsi 76 décès supplémentaires par rapport aux chiffres réels. En réalité, la pandémie de Covid-19 a fait 47 morts le 18 septembre dernier. Ce niveau de mortalité reste donc en accord avec la moyenne enregistrée ces dernières semaines. Le nombre de décès a même légèrement baissé par rapport à la veille. Cependant, les explications du ministère n’ont pas empêché les internautes de s’acharner sur Santé publique France. Ils soulignent notamment que le site de l’agence est souvent inaccessible et présente régulièrement des dysfonctionnements. De plus, les bilans quotidiens sont généralement publiés sans explication. Seules les statistiques hebdomadaires restent relativement satisfaisantes. Les chiffres quotidiens étaient pourtant précis, fiables et détaillés au plus fort de l’épidémie. Par ailleurs, le directeur général de la Santé s’exprimait à la télévision chaque soir à 19 heures pour faire un bilan de la situation. Un bilan basé sur les déclarations Le 17 septembre 2020, le site de Santé publique France a recensé 50 morts et 247 patients hospitalisés en 24 heures dans l’Hexagone. Les chiffres sont subitement passés à 123 décès pour 403 hospitalisations le jour suivant. Les réactions ne se sont pas fait attendre face à cette hausse soudaine. En réalité, ces statistiques ont été faussées par la transmission tardive des données provenant d’un centre hospitalier. L’établissement en question est situé dans l’Essonne (Île-de-France). Ses chiffres ont été ajoutés aux statistiques quotidiennes. Or, il s’agit de près de 240 dossiers cumulés depuis plusieurs mois. Géodes a également signalé et clarifié cette anomalie sur son site web. Selon les explications fournies par l’observatoire cartographique : Les indicateurs hospitaliers du 18 septembre 2020 […] présentent une augmentation soudaine dans ce département. Cet impact est également visible à un niveau régional et national. Cette augmentation […] ne reflète pas de nouvelles hospitalisations, mais de nouvelles déclarations. Quoi qu’il en soit, cet épisode démontre les failles de la méthode de comptage utilisée actuellement. Or, des indicateurs faussés risquent d’ébranler la confiance de la population. En attestent les critiques subies par Santé publique France sur les réseaux sociaux.