Un rapport sur les violences obstétricales perpétrées aux femmes enceintes depuis la pandémie a été publié. 1 000 témoignages, qui concernent aussi les familles, ont été recueillis jusque-là. Les acteurs de santé n’ont pas manqué d’y réagir. Certains représentants de la profession débattent sur le sujet, tandis que d’autres émettent des recommandations pour améliorer les pratiques. La crise sanitaire causée par le coronavirus incite les maternités à repenser la manière dont les femmes enceintes sont supposées mettre au monde leur bébé. Ces dernières, pour leur part, ont dû renoncer à l’idée qu’elles se sont faite de l’accouchement idéal. Il a fallu du temps avant qu’elles ne puissent être assistées par leur conjoint durant le confinement. Nombre de patientes (ayant souscrit ou non une mutuelle maternité) se plaignent actuellement de violences gynécologiques. Il arrive qu’elles soient obligées de porter un masque aussi bien en plein travail que durant l’expulsion. Les organismes qui représentent les professionnels de santé s’en mêlent. Les avis demeurent mitigés. Dans quelles situations faut-il porter ou non un masque ? Présidant le Collège national des sages-femmes (CNSF), Adrien Gantois déplore l’usage du masque de protection au cours de l’accouchement. Il estime que cette mesure enlève à la femme concernée le droit de vivre pleinement ce moment. Le collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) a émis des recommandations à destination des équipes médicales. Il propose notamment : Le port du masque chirurgical ou FFP2 pour les médecins et les infirmiers qui le souhaitent. Un accouchement sans masque pour les femmes ne manifestant aucun symptôme du Covid-19 ou dont les tests ont été négatifs. Le port du masque lors des longues consultations en chambre avant et après l’accouchement. Les professionnels de santé ont le choix d’appliquer ou non ces directives, comme le souligne Bertrand de Rochambeau. Ce dernier est à la tête du Syndicat national des gynécologues et obstétriciens français (Syngof). Le dépistage systématique pour éviter la propagation du virus et les soucis de confort ImportantD’après les témoignages recueillis par le collectif Stop aux violences obstétricales et gynécologiques, le manque d’oxygène pendant l’expulsion peut provoquer un malaise. Les femmes qui restent conscientes, mais qui éprouvent des difficultés à reprendre leur respiration pour pousser correctement finissent parfois par subir un accouchement par forceps. Interrogé par le site web d’informations HuffPost, Bertrand de Rochambeau stipule cependant que le masque doit être porté dans les zones à risque. Il ajoute que certains gestes, aussi violents soient-ils, restent indispensables pour les mères et leur nouveau-né. Pour que les femmes soient autorisées à accoucher sans masque, cet interlocuteur recommande le dépistage systématique des patientes et de leur accompagnant quelques jours avant l’événement. Si cette procédure est appliquée, les intéressés devront donc être testés en priorité par les laboratoires.