L’évolution est indéniable depuis les dernières décennies en ce qui concerne la situation des femmes sur le marché du travail, ayant nettement comblé leur retard par rapport aux hommes, ce en matière d’éducation et d’expérience. Force est pourtant de constater que les disparités persistent encore, notamment au niveau de la rémunération. Un fait que la maternité semble accentuer davantage. Les lois en faveur de l’égalité professionnelle sont aujourd’hui de plus en plus précises. Ce qui devrait, entre autres, se traduire par une diminution de l’écart des rémunérations entre les hommes et les femmes travaillant dans un même milieu. Pour autant, l’on constate depuis quelque temps une certaine inertie. Une tendance stagnante qui s’expliquerait par le revirement d’activité des travailleuses, à la suite de leur maternité. Une réaction des plus logique étant donné leurs nouvelles responsabilités. Sans oublier leur obligation de concilier vie professionnelle et vie familiale. Une situation qui peut être toutefois rendue équitable, en promouvant entre autres le congé de paternité. Mais cette option n’est pas pour le moment envisageable. La maternité, véritable ralentisseur professionnel Les années 70 ont été marquées par le début d’une forte croissance du taux de participation des femmes au marché du travail en France. Depuis, la part de la gent féminine dans la population active n’a eu de cesse d’augmenter. Un dynamisme qui s’est confirmé par la hausse notable de leur niveau scolaire et universitaire au point de dépasser celui des hommes aux années 90. Force est pourtant de constater que les disparités salariales perdurent, l’écart moyen des salaires ayant stagné autour de 20%. Un fait que ne manque pas d’observer l’Institut national d'études démographiques (Ined) à l’issue d’un récent sondage. D’après lui, l’affluence : S’est traduit par une diminution de l’écart des rémunérations avec les hommes, mais cette tendance semble s’être fortement ralentie depuis le milieu des années quatre-vingt-dix. L’écart trouve son explication sur le revirement professionnel des salariées à la suite d’une maternité. Un changement qui se matérialise parfois par une sortie du marché de ces nouvelles mères de famille. Ou du moins par la modification volontaire de leur statut, de leurs horaires ainsi que de l’intensité du travail. À l’institut d’estimer : Parmi les femmes qui travaillent, près de 40% vont modifier leur activité après une maternité […] L’arrivée du premier enfant entraîne une pénalité durable de rémunération de l'ordre de 30%. Un choix professionnel conciliable avec la vie d’une mère La naissance d’un enfant est sans conteste un pur bonheur pour bon nombre de parents, d’autant que les dépenses liées à la parturition peuvent être entièrement prises en charge par la mutuelle maternité. Toutefois, il est à noter que cette étape de la vie ne manque pas de conséquences, notamment au niveau professionnel de la mère. Elle coïncide avec une baisse de salaire chez la concernée surtout dans le secteur privé. Une régression qui s’explique principalement par les choix professionnels qui doivent être adaptés à la nouvelle situation et permettre d’arriver à bout des nombreuses tâches domestiques : Une plus grande proximité du lieu de travail avec le domicile familial ou les lieux d’activités des enfants ; Une plage horaire très flexible ; Une activité à temps partiel durant les années suivant la naissance. Toutes des conditions réduisant les marges de négociation avec l’établissement employeur ou l’entreprise recruteuse. Ce qui restreint également les opportunités salariales. Mais il faut avouer que dans toute situation semblable, les femmes sont bien plus exposées aux ajustements d’emploi du temps que les hommes, surtout celles qui ne disposent pas de moyens suffisants pour engager une aide-ménagère ou une « baby-sitter ». Pour pallier cette problématique, Ined propose alors de promouvoir le congé paternité. À savoir, la durée de cette période est très limitée en France. Aussi, s’est-elle vue, l’an dernier, proposer un dispositif obligeant les deux parents à jouir de quatre mois de congé non transférables. Une solution qui a été balayée d’un revers de main pour être trop onéreuse. Ainsi, jusqu’ici, la grande majorité des congés parentaux sont pris par les mères (à 96% d’après les statistiques 2016 de l’OCDE).