Avec la crise sanitaire engendrée par la pandémie de coronavirus, les femmes enceintes doivent renoncer à vivre l’accouchement auquel elles aspiraient. Tenues de respecter un certain protocole, les maternités sont contraintes d’écourter les séjours. Comment le personnel s’organise-t-il pour préparer au mieux l’arrivée d’un enfant et limiter les risques de contamination ? Contrairement à d’autres acteurs de santé, les maternités ne peuvent pas reprogrammer les accouchements. Ainsi, malgré la saturation des hôpitaux du fait de l’actuelle urgence sanitaire, le flux doit être maintenu. Caroline Marette, une sage-femme qui travaille au centre hospitalier Rives-de-Seine à Neuilly en tant que coordonnatrice, en témoigne. Les équipes doivent se réorganiser. En plus de la pénurie de personnel provoquée par l’accumulation des arrêts maladie, elles doivent composer avec le manque d’équipements et de matériel. Dans ce cas précis, les femmes qui sont sur le point d’accoucher peuvent-elles toujours faire valoir leur mutuelle maternité qui rembourse certains frais de confort ? Moins de temps passé à l’hôpital pour les patientes et leurs familles Pour désengorger les établissements hospitaliers déjà surchargés et limiter les risques d’exposition au coronavirus, les maternités ont décidé d’annuler les visites. D’ailleurs, les pères ne peuvent pas rester plus de deux heures après avoir assisté à l’accouchement. C’est ce que souligne Myriam Chevallier, qui exerce en tant que sage-femme libérale. Questionnées par Le Point, les femmes concernées avouent que l’absence de leur partenaire constitue leur plus grande angoisse. Les séjours à la maternité sont aussi écourtés. Il arrive que les mères sortent six heures seulement après avoir mis leur enfant au monde. Un suivi est alors nécessaire, notamment pendant les sept premiers jours de vie du nourrisson, comme le souligne Myriam Chevallier : Il y a beaucoup de choses qu'on ne dépiste pas dans les premières heures. Myriam Chevallier En région francilienne, plusieurs pédiatres se sont engagés à accompagner les mères vulnérables et leurs nouveau-nés. Les soignantes sont préparées à accueillir les femmes enceintes infectées Une autre sage-femme affectée dans une clinique bretonne avance qu’il est difficile, voire impossible de veiller au respect des distances de sécurité lors d’un accouchement. Mais en dépit des risques qu’elles encourent, les soignantes doivent faire preuve de professionnalisme. Au cas où les équipes suspecteraient une femme enceinte d’avoir contracté le coronavirus, elles doivent suivre le protocole établi. À travers un parcours balisé, les patientes concernées sont conduites dans une salle d’accouchement spécifique. Seule la professionnelle de santé qui s’est occupée de la patiente contaminée pourra suivre l’état de santé de cette dernière et de son nourrisson. Les soignants en contact avec les malades doivent obligatoirement revêtir leurs tenues de protection, sans oublier les accessoires (masques, gants, surchaussures, etc.). Les tutoriels sur les méthodes d'habillement sont accessibles en permanence, affirme la même maïeuticienne.