Santé publique France a récemment publié son baromètre 2018-2019 sur l’évolution du tabagisme dans l’Hexagone. Selon cette étude, le taux de fumeurs réguliers a baissé à 20,7 % chez les femmes, contre 22,9 % auparavant. Chez les hommes, les chiffres se révèlent assez stables sur cette période. Les effets des inégalités sociales restent également très importants. Le tabagisme est reconnu comme un problème de santé publique non négligeable en France comme à l’étranger. De ce fait, tous les acteurs du secteur santé participent aux efforts déployés par les pouvoirs publics dans la lutte contre cette pratique. D’ailleurs, les initiatives en la matière tendent à se multiplier depuis plusieurs années. Le remboursement des substituts nicotiniques par l’Assurance Maladie et les organismes de mutuelle santé fait partie des mesures les plus marquantes dans cette démarche. De leur côté, les messages de prévention et de sensibilisation antitabac ne cessent de se renouveler. Les derniers chiffres de Santé publique France concernant l’efficacité de ces différentes actions sont assez encourageants. Influence notable des inégalités sociales En France, le tabagisme a diminué de 4,5 % pour l’ensemble de la population de 2014 à 2019. Il s’agit du recul le plus important constaté depuis les années 2000, selon l’étude citée. Toutefois, l’ampleur de la baisse varie sensiblement en fonction des conditions de vie de l’individu considéré. Comme l’a remarqué Santé publique France dans son dernier baromètre sur le sujet : Même si les inégalités sociales ne s’accroissent plus depuis 2016, elles restent très marquées. On observe notamment un écart de 12 points de prévalence du tabagisme quotidien entre les plus bas et les plus hauts revenus, un écart de 17 points entre personnes au chômage et actifs occupés. Autrement dit, la prévalence du tabagisme au sein de la population est liée aux inégalités sociales. Ce phénomène peut être observé dans de nombreux pays. Au Royaume-Uni, par exemple, les ouvriers comptaient 25 % de fumeurs en 2018, contre seulement 10 % chez les cadres. L’écart est encore plus marqué aux États-Unis. En effet, la consommation de tabac ne concernait 36 % des personnes ayant peu ou aucun diplôme, contre 4 % pour les plus diplômés. Cette prévalence variait par ailleurs de 7 à 21 % selon le niveau de revenu des ménages observés. Les actions menées contre le tabagisme au fil des années La France a déployé de nombreuses mesures pour lutter efficacement contre le tabagisme à partir de 2014. Depuis 2016, la prescription de traitements de substitution nicotinique peut être effectuée par les médecins du travail, les infirmiers, les dentistes et les kinésithérapeutes. Auparavant, ces prescriptions étaient exclusivement réservées aux médecins et aux sages-femmes. La même année, les organismes publics concernés ont fait passer de 50 à 150 euros le montant annuel de la prise en charge des substituts nicotiniques tels que les patchs, les gommes à mâcher, etc. D’autre part, le paquet neutre est devenu obligatoire en France depuis début 2017, conformément à la stratégie des autorités sanitaires nationales contre le tabagisme. Plus récemment, l’opération de prévention et de sensibilisation a été renforcée à travers l’adoption du concept du « Mois sans tabac ». Enfin, les pouvoirs publics ont tout mis en œuvre pour faire augmenter régulièrement le prix du tabac ces dernières années. Il s’agit d’une méthode potentiellement efficace pour dissuader les plus jeunes de se mettre au tabagisme et inciter les fumeurs à abandonner cette pratique. En tout cas, l’État vise le prix de 10 euros le paquet avant la fin de l’année.