Le concept de « Sport, loisir et plaisir » est en train de devenir réalité. La période de confinement a, en effet, démontré qu’il est tout à fait envisageable de pratiquer une activité physique et sportive régulièrement et même dans un espace restreint. Cette nouvelle réalité d’une population plus active requiert cependant un plus grand engagement politique. La crise sanitaire enclenchée par l’épidémie du Coronavirus a radicalement changé le quotidien de la quasi-totalité des Français, leur imposant de rester cloitrés à leur domicile. La routine et l’ennui se sont installés peu à peu, les Français se sont alors mis à faire du sport régulièrement, un engouement qui semble se poursuivre même à la sortie du confinement. Alexandre Feltz, coordinateur du réseau des villes sport-santé du réseau français des villes-santé de l'OMS, le docteur Didier Ellart, vice-président de l’Association nationale des élus en charge des sports et Belkhir Belhaddad, député de la Moselle et conseiller municipal de la Ville de Metz souhaitent profiter de cette dynamique pour faire du concept de sport-santé une réalité. Une activité physique et sportive pour prévenir des maladies Le sport est loin d’être un simple passe-temps, il comporte de nombreux bienfaits pour notre corps et notre organisme. ImportantSelon certaines études, pratiquer une APS (activité physique et sportive) régulièrement permet d’éviter 50 % des diabètes de type 2, 30 % des AVC, 30 % des maladies cardio-vasculaires et 20 à 25 % des cancers du sein et du colon. De plus, elle réduit les risques d’Alzheimer et retarde de 7 à 10 ans la perte de l’autonomie chez les personnes âgées. Dans le contexte actuel de cette crise sanitaire, il a été indiqué que les personnes atteintes d’hypertension, de diabète ou de cancer sont plus susceptibles de contracter le virus. Or, ces facteurs peuvent être évités grâce à la pratique du sport, étant donné que cette dernière stimule la défense immunitaire. Important En général, pratiquer quotidiennement une APS augmente l’espérance de vie, un indicateur qui stagne depuis une décennie en France. À savoir que celle-ci se trouve en deçà de la moyenne européenne. Mais l’activité physique et sportive permet aussi de prévenir l’apparition et la complication des affections de longue durée et des maladies chroniques. Sur le plan financier, le sport-santé pourrait bien permettre de faire des économies. On estime qu’un total de 17 milliards d’euros a été dépensé en France pour le traitement du manque d’activité physique et des maladies chroniques. Un accroissement de l’APS de 10 % pourrait donc générer 600 millions d’euros d’économie. Des progrès qui doivent se poursuivre Dans l’optique de cette France plus active, il convient d’en faire un enjeu politique. Des initiatives ont déjà fait leur apparition, telle que la loi de Santé du 26 janvier 2016, qui permet au médecin de prescrire la pratique d’une activité physique. Mais l’engagement politique reste encore aux abonnés absents, ce traitement n’est financé que par des collectivités locales et parfois par des agences régionales de santé et certaines mutuelles. Les patients doivent donc financer une partie traitement par eux-mêmes, car non couverts par les contrats d’assurance. Une autre avancée a aussi vu le jour depuis la loi de financement de la sécurité sociale de 2018, le bilan médico-sportif d’un patient atteint d’un cancer sera désormais compris dans le forfait de complémentaires santé. De plus, environ 500 Maisons Sport et Santé devraient être labellisées, c’est-à-dire se conformer aux normes d’ici 2022. Cependant, des mesures de plus grande envergure sont de mises, requérant une restructuration du modèle économique qui serait dirigé par les Agences Régionales de Santé, plus un financement forfaitaire de l’Assurance Maladie. Les Jeux olympiques de Paris 2024 pourraient entrainer un engouement quant à la pratique du sport, une dynamique qui permettrait de sensibiliser un plus grand nombre de personnes. Un réel changement des mentalités et la mise en place des infrastructures adéquates passent par des actions politiques, comme le financement d’un espace physique et sportif pour les travaux sur les bâtiments publics et privés. Quoi qu’il en soit, l’idée d’une France plus active comporte des avantages pour le bien-être de la population. Raison pour laquelle il convient de s’y pencher un peu plus.