Le confinement a été réellement éprouvant pour les Français. En effet, cette conjoncture exceptionnelle a eu tendance à accentuer les difficultés quotidiennes, en particulier pour les personnes souffrant de handicap. Pour mesurer les effets de la crise sur ces dernières, l'association Handi-actif a récemment mené une étude auprès des ménages qui s’en occupent. Outre les familles touchées, la prise en charge du handicap est supposée concerner divers acteurs tels que les autorités départementales, les organismes de mutuelle santé, etc. L’association Handi-actif regrette toutefois le manque de soutien aux individus qui en souffrent en cette période de crise sanitaire. Elle dénonce par ailleurs les différences de traitement entre les territoires et les ménages. Dans l’ensemble, les Français qui doivent gérer le handicap au quotidien ne sont pas satisfaits des mesures promises ou mises en place par l’exécutif face à la pandémie de Covid-19. Le confinement a notamment généré des pertes financières pour ces familles et fragilisé l’état de santé de certains aidants. Un geste nécessaire pour des citoyens laissés pour compte Le gouvernement n’a pas su gérer la crise sanitaire et ses effets sur les Français touchés par le handicap, selon 86 % des familles concernées. D’ailleurs, ces dernières sont particulièrement inquiètes face à cette conjoncture inédite et dominée par l’incertitude. Elles devront pourtant continuer de prendre soin de leur proche souffrant de handicap. Dans ce contexte, l’association Handi-actif demande la création d’une prime Covid de 1 500 euros pour les soutenir. Elle réclame également l’application du statut d’aidant aux personnes amenées à s’occuper régulièrement de leur proche en situation de handicap. Il s’agit en effet d’un véritable travail à plein temps et s’inscrivant dans la durée. La difficulté de cette situation a surtout été perceptible pendant le confinement. Comme l’a souligné le collectif Handi-actif : Alors que les structures d'accueil qui avaient fermé durant le confinement ont été indemnisées, que le personnel va même toucher une prime, les parents ont assuré à 100 % la gestion de leur enfant en tant que soignant, rééducateur, enseignant, et n'ont le droit à aucune reconnaissance de la part du gouvernement. Des différences de traitement notables D’après l’étude de l’association Handi-actif, 56 % des ménages touchés par le handicap ont accusé des pertes de revenus à cause de la pandémie de Covid-19. Une famille sur trois craint même d’avoir des difficultés dans le paiement des factures dans un avenir proche. Face à ces soucis financiers, 7 % des sondés ont bénéficié d’une revalorisation de l’aide de la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées). Pourtant, 20 % des personnes interrogées ont sollicité ce dispositif en réalisant toutes les démarches requises. Selon le collectif, les autres (soit les 80 %) ont probablement abandonné l’idée d’adresser une énième demande à cet organisme. Concrètement, l’aide de la MDPH peut prendre la forme d’une hausse du complément d’AEEH (Allocation d'éducation de l'enfant handicapé) ou des heures d’aides humaines. Il est également possible d’obtenir une augmentation de crédit horaire sur l’intervention d’une auxiliaire de vie. Les auteurs de l’étude ont toutefois constaté de grandes disparités entre les départements. En effet, certains ménages ont perçu 400 euros supplémentaires d’aide mensuelle, contre seulement 10 euros pour d’autres. L’association ajoute : Des parents ont obtenu 1h30 supplémentaire par jour avec un maximum de 6 heures quand leurs compères avaient droit à 13h30.